Le week-end dernier, une importante partie de la localité de Manéah, dans la préfecture de Coyah, a été durement touchée par une inondation particulièrement dévastatrice. Les dégâts sont considérables. Selon le bilan dressé par l’Agence Nationale de Gestion des Urgences et des Catastrophes Humanitaires (ANGUCH), il y a eu deux morts (un à Kindia et un autre à Manéah) ; 3496 personnes issues de 327 ménages affectés.
Sur ce drame, Guinéenews a rencontré le directeur préfectoral de la météorologie de Coyah. Celui-ci a rappelé qu’il y a trois ans, un sinistre similaire s’était produit dans les mêmes zones qui ont été submergées par les eaux.
Une inondation qui, précise-t-il, avait été anticipée par son service juste quelques jours auparavant. « Cette année, la pluviométrie est exceptionnellement élevée en raison du changement climatique. Nous avions prévu cette situation avant qu’elle ne se produise. C’est un phénomène qui affecte particulièrement Coyah, tous les trois ans. En 2019, plus précisément le 21 août, un événement similaire s’était produit. Cependant, les dégâts causés cette fois-ci sont d’une ampleur différente par rapport à ceux de 2019 », a déclaré Lancinet Cissé. Avant de pointer du doigt l’État et la population pour leur manque d’intérêt pour les alertes lancées par la météorologie.
« La population ne semble pas accorder d’importance aux prévisions météorologiques. Nous diffusons régulièrement les informations météorologiques, matin et soir, à la fois à la RTG et sur les réseaux sociaux. Dans le but d’alerter la population. Cependant, les gens ont tendance à minimiser nos avertissements dès lors que nos prévisions ne se concrétisent pas. Il faut noter que Coyah est une zone étendue et que des pluies annoncées pourraient toucher Bintourayah sans pour autant arroser Coyah ville. De plus, même si nous informons que certaines zones sont propices aux inondations en raison de leurs caractéristiques géographiques, les gens, souvent pour des raisons familiales, continuent de construire dans ces zones à risques.
En ce qui concerne l’État, notre service est sous-estimé et ne reçoit pas le soutien nécessaire. C’est seulement lorsque des catastrophes surviennent que l’on se tourne vers la météorologie. C’est une situation déplorable », s’est plaint le directeur préfectoral de la météorologie de Coyah, qui affirme que ses services ont enregistré, à date, 1385 millimètres de pluies en seulement 39 jours. Cela reflète, indique-t-il, une pluviométrie plus abondante cette année que celles années précédentes.
C’est pourquoi le directeur préfectoral de la météo de Coyah met en garde quant à la possibilité de la survenue, dans les jours à venir, des catastrophiques similaires si des mesures ne sont pas prises à temps.
« Les 11 et 12 août 2023, une forte pluie avec une pression atmosphérique élevée est prévue pour Coyah. Sans mesures adéquates, cela pourrait entraîner d’importants dégâts une fois de plus », a-t-il alerté tout en appelant chacun à la prudence pour minimiser les risques.
« J’invite tout un chacun à suivre attentivement les prévisions météorologiques. Chaque matin, des informations fiables sont diffusées à la RTG. Il est essentiel de tenir compte de ces prévisions. D’autant plus que nous disposons aujourd’hui de technologies avancées pour effectuer des prévisions quotidiennes. Cela relève de notre survie, surtout en cette période de saison des pluies », a-t-il lancé.