Abandonnés des autorités, des villages de Lola, frontaliers de la Côte d’Ivoire implorent les bonnes volontés pour les aider à construire trois ponts emportés par les eaux lors d’une forte tempête qui s’est abattue sur la région, il y a de cela 5 mois. En plus de ces ponts qui leur permettaient de passer en Côte d’Ivoire, pour écouler leurs productions agricoles, le mauvais état de la route en rajoute au calvaire des populations de ces districts que sont Guéassao, Moribadou et Guélémata.
Cinq mois après l’inondation qui a emporté trois des ponts du fleuve Yah, situé le long de la frontière avec la Côte d’Ivoire, les habitants de Moribadou ont décidé à l’unanimité de les reconstruire en ciment, pour un coût estimé à plus de 850 millions de francs guinéens.
Réunis ce jeudi 23 janvier chez le sage du village en présence des ingénieurs pour discuter du montant et du délai d’exécution des travaux, ils ont tous affirmé que l’objectif est de faire ces trois ponts, avant les grandes pluies, et tabler sur le délai de mobilisation des fonds.
Bamba Ansoumane, un des techniciens chargé du projet a déclaré au micro de notre reporter que ‘’le pont sur le Yah est un grand pont qui mesure 30 mètres et que les travaux de ce pont dépasseraient les 500 millions de francs guinéens. Et que les deux autres ponts concernés sont longs de dix mètres. Ce n’est donc pas facile pour une communauté, d’assurer un tel financement. Mais comme ils se sont engagés, nous allons les aider’’, promet-il.
Bamba Zoumana, l’un des sages qui est en même temps agriculteur à Moribadou déclare lui que ‘’pendant la saison pluvieuse de l’année dernière, l’inondation a emporté nos trois ponts, en plongeant la communauté dans une désolation totale’’.
Et d’ajouter ‘’lorsque la saison sèche a commencé, on a fait une assise et demander comment on va faire pour mettre fin au problème de pont récurrent, si on ne cherche pas une solution en faisant ces ponts en ciment. Chaque année on transportera des bois comme cette année. Pour avoir le passage, on a mobilisé les jeunes pour tirer des bois comme des machines, on a fait tomber des gros bois et transporté avec nos forces jusqu’à les mettre sur le pont’’, a-t-il expliqué.
A noter que pour réparer ces trois ponts, les villageois ont dépensé presque 50 millions de francs, avant de lancer un SOS à leurs fils vivants à l’étranger ainsi qu’aux bonnes volontés. Il s’agit de collecter la somme de plus de 850 millions.
A ce jour, la cagnotte récoltée à travers les contributions des villageaois serait de 100 millions de francs. Pour la construire les trois ponts sur le fleuve Yah, et les rivières Kpin et Woh.
Ces villages frontaliers de la Côte d’Ivoire déplorent cependant que le gouvernement guinéen reste sourd à leur appel de détresse.
‘’Ce n’est pas une piste mais une route nationale qui est abandonnée par l’état guinéen’’, disent-ils.
‘’Une fois encore nous demandons au président Alpha condé de nous aider. Vraiment on a atteint le plus haut niveau de la souffrance en Guinée. Nous ne pouvons écouler nos produits sur les marchés, puisque nous sommes enclavés. Et dire que c’est le président qui encourage l’agriculture’’, fulminent-ils.
‘’Aujourd’hui on ne parle pas de vote, mais si tu n’as pas de route, comment tu vas voter, et pourtant c’est bien connu par tout le monde que Moribadou est un district peuplé et le vote nous intéresse. Mais aujourd’hui c’est le problème de la route qui nous inquiète le plus’’, lancent-ils.
Ils pointent du doigt l’ingratitude du parti au pouvoir pour lequel ils ont toujours donné leurs voix. Mais malheureusement, ils n’auraient bénéficié de rien, même pas de routes.
‘’Depuis l’élection du maire de la commune rurale de Guéasso, il n’a rien fait chez nous d’abord’’, accusent les villageois de Moribadou.
Ibrahima Diawaty Doré, maire de la commune rurale de Guéasso reconnait que sa commune rurale est confrontée à un manque criard des pistes et des routes vers les zones agricoles.
La route Guelemata Soumaorosso qui a été lancée par le président Alpha condé et l’entrepreneur Fassou Goumou a été délaissée depuis un an.
Malgré des démarches menées auprès du ministre des Travaux publics. Quant à la route Guéasso-Wolono, il s’agit selon le maire d’une route nationale.
‘’Des études de faisabilité seraient en cours et pourtant le pont sur le fleuve Gouan est dans un état critique et si ce pont s’effondrait, c’est une grande partie de la zone agricole qui serait coupée totalement de la sous-préfecture’’, s’inquiète le maire de Guéasso.