La colère de la frange militante de la jeunesse du parti au pouvoir s’est invitée aux conventions régionales qui viennent de se dérouler mercredi dans les quatre coins du pays. Partout, la tension était palpable, une hostilité à l’endroit de l’exécutif qui sonne comme l’effet boomerang d’une ethnostratégie en peau de lapin.
Une délégation de haut niveau du parti au pouvoir copieusement huée à Kankan, son fief traditionnel. Qui l’eut cru ? Sauf que les faits sont têtus. C’est d’ailleurs au forceps, que l’assemblée a entériné le choix porté sur la candidature du président Alpha Condé à la prochaine présidentielle. Alors qu’en temps normal, ce plébiscite passerait comme lettre à la poste.
De quoi rappeler ce proverbe marocain qui dit ‘’qu’on ne peut cacher le soleil avec un tamis’’.
C’est désormais évident que le pouvoir est en train d’essuyer un soufflet à travers le déchaînement de colère de la jeunesse du Rpg –arc-ciel contre la gouvernance Alpha Condé. Cette indignation, partie de la province de Kankan, connait un effet boule de neige. C’est ainsi qu’il y a eu cette manifestation anti-délestage de Siguiri, qui s’est soldée par des blessés, dont deux grièvement.
Après Siguiri, où les chaînes du dogmatisme semblent aussi se briser, Kouroussa promet de devenir le nouveau foyer de contestation de cette gouvernance à la « godille ». Comme le clament les détracteurs du régime qui se délectent de ce bouillonnement politique.
Certains observateurs pensent que le moment est venu pour l’exécutif de procéder à un changement de paradigme dans sa gestion de la cité. Et que rien ne sert d’enfouir sa tête dans le sable.
Car si le régionalisme teinté d’ethnostratégie a toujours permis aux principales formations politiques de mobiliser du »bétail électoral » à leur profit, les mentalités de la jeunesse sont en train de connaître une mutation. Et à cette allure, l’éveil de conscience chez les va-nu-pieds pourrait faire mal, si l’on y prend garde.