« C’est depuis mon bureau que j’ai appris qu’il y a eu bagarre dans le studio d’Hadafo Médias en pleine émission. Moi, en tant que procureur de la République, lorsque j’apprends des informations comme ça, il faut que je les prenne au sérieux. J’ai dépêché l’Eco 4 pour aller vérifier. Lorsque la mission est arrivée sur les lieux, il s’est trouvé que M. Aboubacar Soumah n’était plus là et j’ai visionné la vidéo. J’ai compris qu’il y a eu des violences et menaces. J’ai informé le procureur général qui m’a instruit d’engager des poursuites judiciaires contre M. Soumah », a expliqué à Guineenews©, a expliqué Abdoulaye Israël Kpoghomou, procureur de la République près le tribunal de première instance de Mafanco.
Aboubacar Soumah devrait même être arrêté ce jeudi matin, mais le procureur s’est ravisé et une convocation va lui être adressée : « Comme nous sommes en situation de flagrance, j’ai demandé son interpellation. Mais finalement j’ai demandé à l’unité d’enquête de surseoir à son interpellation parce que je ne voulais pas donner un spectacle désagréable à ses enfants. C’est un père de famille. Il faut que la justice montre un visage humain. J’ai donc demandé aux enquêteurs qui étaient sur le terrain, parce qu’ils étaient à son domicile ce matin, de lui adresser une convocation en bonne et due forme tout en y mentionnant qu’il a droit de constituer un avocat. »
Au mois de mai dernier, le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, Bachir Diallo, a giflé un policier. Mais jamais un procureur ne s’est saisi pour cas. Abdoulaye Israel affirme que c’est un problème de compétence d’attribution : « Il y a ce qu’on appelle la compétence. L’incident dont vous parlez s’est passé dans le ressort judiciaire de mon parquet. Mais ce que les gens oublient, c’est que le ministre n’est pas un justifiable devant notre tribunal. Je ne peux pas agir. Je n’ai pas cette compétence d’attribution. La compétence territoriale c’est moi, parce que les faits ont été commis dans mon ressort judiciaire. La compétence matérielle aussi relève de moi, parce que les faits qui ont été commis ce sont des coups. Quand on parle de coups et blessures, de violence. Ce sont des infractions de droit commun. Et en matière d’infractions de droit commun, je suis compétent pour poursuivre. Mais le problème, c’est la personne de celui qui a commis l’infraction. Est-ce que cette personne est justifiable devant mon tribunal