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Incendie spontané de véhicule après un accident mortel : comment expliquer un phénomène aussi insolite

L’on peut dire, sans exagérer, que le groupement spécial de la gendarmerie routière de Conakry, à travers son poste de Tanènè (Dubréka) a bel et bien été confronté à un accident d’un genre plutôt inattendu, en tout cas rarissime dans les annales des drames routiers en rase campagne. Un choc entre un camion et une moto qui finit par un incendie inattendu qui les consume tous deux à la fois.

Le chef de poste, chargé de constat à Tanènè, l’adjudant-chef Abou Latè Dounamou nous rapporte que cet accident s’est produit le 2 décembre dernier, aux environs de 11h30, dans le district de Koubia, secteur Sansanyi, situé au PK 9 de Tanènè vers Dubréka, sur la RN3.

D’après lui, la collision s’est produite sur une déclivité à la sortie d’un virage que le motocycliste, un jeune informaticien (la quarantaine) se rendant à Boké, a avec un rayon qui l’a déporté à gauche, sur la voie empruntée négocié par le camion. Le télescopage était inévitable. La moto, de marque TVS, s’est retrouvée sous le camion benne Mercedes, immatriculé 3645 AV, transportant du sable, auquel elle s’est accrochée. Celui-ci l’a traînée sur une distance de 23 m, 40 du point de choc, avant de s’arrêter. Auparavant, son conducteur Oumar Doumbouya qui a trouvé la mort, avait été projeté sur la chaussée, loin de la trajectoire du camion.

C’est pendant ce temps qu’on a vu instantanément une flamme jaillir en bas du camion qui a embrasé d’un coup, la moto en dessous et la cabine de la benne, les brûlant entièrement.

Les premiers témoins sur les lieux ont d’abord pensé à un incendie volontaire provoqué par des jeunes de la localité, pour venger la mort du motocycliste, comme cela se faisait, il n’y a pas encore longtemps, dans la contrée. Mais là, ce n’était pas le cas. Les pyromanes n’ont pas bougé, cette fois. Quelques pillards ont tenté néanmoins de vider le réservoir du camion benne. Mais, ils en ont été empêchés par les agents de sécurité, aidés en cela par les responsables locaux et des citoyens de bonne volonté.

Les efforts déployés par les uns et les autres ont permis de circonscrire les flammes avec les moyens du bord comme le sable et les branchages coupés en bordure de la route. Mais, la cabine de la benne et son contenu, ainsi que la moto, ont été entièrement incinérés.

Et tout le monde de se poser la question de savoir comment cela a pu arriver. Comment une flamme peut-elle ainsi jaillir d’un seul coup, suite à une collision entre un camion et une moto, sans qu’aucun intervenant extérieur n’ait été aperçu, mettant le feu ? Serait-ce l’œuvre des esprits ou le résultat d’un mauvais sort ?

Vu le caractère insolite, extraordinaire de l’événement, il est normal que l’on en arrive là, en matière d’interrogations. La réponse est d’ordre technique. On la trouve dans un des modules de formation à l’intention des pétroliers, intitulé le triangle du feu, lui-même compris dans un chapitre plus large qui traite des risques de feu. C’est là qu’on apprend aux conducteurs de camions citernes, la cause principale du déclenchement d’un feu avec les produits inflammables qu’ils transportent. On leur démontre avec toutes les preuves tangibles à l’appui, que le feu d’hydrocarbures est inévitable lorsque, dans l’exercice de leur métier, ils associent trois éléments, à savoir, le combustible qu’ils transportent (essence, gasoil, fuel, gaz butane…, le comburant (l’air) et une source d’énergie provenant d’une flamme nue, d’étincelles ou d’un point chaud sur leur véhicule.

Et c’est l’explication à donner pour situer l’origine de ce feu bizarre qui a ‘’germé’’, juste après l’accident. Déjà l’impact est un choc qui a entraîné un premier risque. En plus, lorsque la moto accrochée au bas du véhicule a été traînée sur le bitume, sur plus de 20 m, comme indiqué plus haut, ce frottement a produit une chaleur, mais aussi et surtout des étincelles.

Et quand l’adjudant-chef Abou Latè Dounamou nous déclare, après le constat, que le réservoir de la moto était ouvert, le couvercle ayant sans doute sauté au moment du premier choc, alors voilà l’éclaircissement attendu. Les trois éléments qu’on ne doit jamais associer sont réunis : le carburant sortant du réservoir de la moto, l’air ambiant, les étincelles provoquées par le frottement et l’échauffement des organes situés en bas du véhicule. Le feu, dans ces conditions, n’est jamais loin. Quoi qu’on fasse, il arrive. Cela est absolument vérifiable.

Nous pouvons dire qu’en même temps qu’on admet que l’accident peut arriver, il faut également indiquer qu’il peut s’aggraver par des facteurs exceptionnels, comme celui démontré dans cette théorie du triangle du feu. D’où l’importance à accorder à l’extincteur, pourtant si négligé par certains.

 

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