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Incendie des installations de Guiter: une mission de la société civile dépêchée à Banankoro et Gbénko

Le  30 janvier dernier, une mission de la Société Civile Guinéenne composée des responsables de la JEUNESSE CEDEAO GUINÉE  et du Collectif des jeunes pour la Cause de la République (CJCR), a séjourné dans la préfecture de Kérouane. Objectif, engager une série de concertations dans la zone minière de Banankoro pour sensibiliser les citoyens et tenter d’instaurer le dialogue entre la population et la société Guiter Mining dont les installations ont été complètement mises à sac lors des violences du mois de novembre 2018 à Gbénko.

De Banankoro-centre en passant par Gbénko et Tinssinkoro, ces acteurs sociaux accompagnés de journalistes ont rencontré les différentes composantes de la population (autorités administratives, notabilité, les femmes et les Jeunes) avant de visiter la base vie de la société Guiter Mining ainsi que la dune controversée qui est à la base des actes de vandalisme causés aux installations de la société Guiter le 14 novembre dernier. Des dizaines d’engins ont été incendiés, le magasin, le garage ainsi que les chambres d’habitation des travailleurs ont été pillées.

Selon le chef des mines à la Société Guiter Lamine Kaba, ce vandalisme a mis aux arrêts les activités de l’entreprise: «aujourd’hui avec l’incident malheureux, les activités sont freinées. On a enregistré des pertes énormes qu’on peut estimer à des millions de dollars parce qu’on a perdu des Man toques, des bulldozers, des camions qui coûtent  des millions de dollars.»

Pourtant,  selon Mohamed Lamine Condé, le chargé des relations communautaire de  Guiter Mining, l’entreprise participe au développement en payant les taxes  aux localités impactées par ses activités.  «Nous avons offert  des  motos au doyen de Banankoro, de  Fodessiya  et à  Mawa SARAN, la présidente des femmes, des chaînes musicales et accessoires aux jeunes.  D’ailleurs, nous contribuons à l’organisation de la fête des femmes à hauteur de 15 millions de FG.  C’est l’entreprise qui  a également construit  le centre de santé de Tinssinkoro, le bureau de la sous-préfecture de Banankoro, la mosquée à Kalamando Massando, la maison artisanale à Banankoro», a-t-il confié. Une  information est confirmée par  le secrétaire général chargé des collectivités décentralisées  de  la  préfecture de Kérouané. Selon Mamady Saran Condé, Guiter Mining s’acquitte de ses obligations vis-à-vis de l’Etat et des communautés impactées par ses activités.  «En 2015, l’entreprise a payé 521.000.000 FG. En 2017, elle a versé 180.000.000 FG. Chaque année Guiter Mining paye correctement et directement aux communautés bénéficiaires, elles-mêmes», a précisé  Mamady Saran Condé.

Après avoir écouté toutes les parties, Dorah Aboubacar KOITA, Président National de la Jeunesse CEDEAO Guinée et Chef de mission, s’est exprimé en ces termes : « le premier sentiment qui se dégage, est celui de la déception. En aucun cas, les violences ne sauraient justifier ce que nous avons vu sur le terrain.  Il faut condamner ces actes de la façon la plus énergique.»

Poursuivant son intervention, Dorah Aboubacar Koïta a dénoncé l’inexistence de l’État. «Ce qu’il faut retenir, c’est l’inexistence de l’État.  L’État n’anticipe pas. Il déplace toujours les problèmes. Le conflit qui a opposé une partie de la population  de Banankoro à l’entreprise Guiter Mining, est profond et complexe. D’où la nécessité d’instaurer  un cadre de Dialogue. Que les uns et les autres  se retrouvent autour de la table. Que l’État aussi à son tour prenne ses responsabilités pour assurer la sécurité des hommes et de leurs biens. Les zones minières ne doivent pas être  des foyers de tension permanents», a-t-il fait savoir.

Les populations dans leur bras de fer avec Guiter Mining ont eu accès à la dune de sable. Son exploitation se passe dans le  lit du fleuve Baoulény. Les conséquences ne se feront pas attendre si rien n’est fait.

Pour sa part, Ibrahima Kalil Condé du collectif des jeunes pour la cause de la République (CJCR) et Expert environnementaliste, a exprimé ses vives inquiétudes face à l’ensablement du lit du fleuve  Baoulény par les exploitants artisanaux avant d’interpeller l’État à agir. «C’est l’habitat naturel de certaines espèces halieutiques qui vont complètement disparaître.  Baoulény est un affluent du fleuve Milo. Aujourd’hui, le Pr Alpha Condé a un projet de faire un barrage sur le Milo.  Nous réclamons l’électricité sans qu’on ne sache qu’il n’y a pas d’électricité sans eau.  Et si toute cette dune de sable est déversée dans le fleuve, la conséquence est immédiate.  Je pense que c’est le bon moment d’interpeller l’État pour trouver une solution alternative, si l’eau n’est pas polluée, elle peut servir à la consommation domestique de la population.»

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