« On aimerait voir un Président légalement élu, céder le pouvoir de son vivant à un autre »
C’est le souhait exprimé par Ibrahima Bangoura, vice-président de l’Union des Forces Républicaines (UFR), dans un entretien accordé à votre quotidien en ligne, en marge de l’assemblée générale de son parti qu’il a présidé le 28 décembre à Conakry.
Parlant de la marche du Front national de défense de la Constitution (FNDC) prévue le 6 janvier prochain, le vice-président de l’UFR explique le bien-fondé de cette décision : « La marche est constitutionnelle, c’est l’une des manifestations dont la loi donne le droit à tous les citoyens d’abord et aux groupements légalement constitués ainsi qu’aux partis politiques de se faire entendre par les autorités. Nous jouissons de ce droit pour nous faire entendre par le Président Alpha Condé, pour qu’il renonce à son 3ème mandat. Le 3ème mandat n’est pas bon pour notre pays pour plusieurs raisons. La première raison, nous serions dans ce cas le seul pays dans la sous-région où il y aura un Président en exercice qui aura fait trois mandats. Tous les autres pays se sont limités à deux mandats. Ce qui est pour nous une exception néfaste et dévalorisante pour notre peuple, qui été le leader de l’indépendance des pays africains. Une autre raison, ça sera un précédent après qu’on se soit battu ici contre la junte militaire pour qu’il y ait une réelle démocratie dans notre pays. Là également, on ne souhaiterait pas que le Président saute ce pas.
Et, ce qui n’est pas des moindres aussi des considérations, c’est que renoncer au 3ème mandat, permettrait à notre pays d’avoir un ancien Président, puisque la Guinée n’a jamais eu un ancien Président légalement élu qui cède le pouvoir de son vivant à autre Guinéen. On aimerait avoir un Président légalement élu, de son vivant, céder le pouvoir à un autre, à l’instar des autres pays », souhaite le vice-président de l’UFR.
Que faire si Alpha Condé s’entêtait à s’offrir un troisième mandat ? « La loi nous donne l’autorisation de résister en tant qu’opposition. Si nous ne sous sommes pas entendus, ça veut dire que le Président de la République nous oppresse. Et la loi a prévu des mécanismes pour qu’on intervienne. On interviendra selon les mécanismes prévus par la loi », a répondu Ibrahima Bangoura.
S’exprimant sur le dépôt des listes de candidature des partis membres de l’opposition au compte des législatives de février prochain, la réponse du vice-président l’UFR est sans ambages : « Vous savez, l’essentiel de l’opposition politique plurielle est fermement décidée à ne pas aller à ces élections et à les empêcher. Ceux qui sont partis peuvent être des partis que le pouvoir a dû manipuler. Vous savez, il y a toujours des choses de ce genre qui se produisent quand il y a un appel. Mais il faut noter que l’essentiel de l’opposition plurielle est opposé à ces élections que nous allons empêcher ».