Des hôtels de luxe, il y en a suffisamment à Conakry maintenant. Mais c’est à se demander si l’on n’a pas mis la charrue devant les bœufs. Pour en tirer profits, plusieurs éléments connexes restaient à développer pour attirer d’éventuels touristes et curieux.
Pour attirer des touristes, il faudrait d’abord développer des agences de publicité, de voyage, des guides touristiques et cicérones ; aménager et réaménager les lieux, sites à curiosités avec infrastructures et réceptacles dans les environs immédiats de ces destinations.
Les grands hôtels de Conakry, qui ont poussé comme des champignons, ne sont pas appropriés pour les touristes, ce sont des lieux d’accueil pour des conférences, séminaires, colloques et sommets internationaux et de séjours pour des hommes d’affaires. On a entendu le ministre de tourisme et hôtellerie dire qu’il a eu honte de Bernard Tapie, qui a été obligéd’aller dormir à Dakar, parce que la Guinée n’avait pas d’hôtel approprié pour l’accueillir. Mais Bernard Tapie n’est pas un touriste digne du nom, c’est un homme « des affaires sulfureuses », qui est dans tous les démêlés financiers. Heureusement pour la Guinée donc. Il n’ y avait pas de quoi trop s’en faire, pour cela.
Les vrais touristes ont besoin d’être logés dans des hôtels de petit standing, des motels non loin des lieux mêmes des destinations visitées. Ceux qui veulent, par exemple, voir les crapauds vivipares, les chimpanzés et autres curiosités de la nature pour une semaine ne peuvent pas quitter la Forêt pour Conakry chaque jour. Ça leur coûterait trop cher, Il leur faudrait parfois des jours et des jours de recherche pour tomber sur ces animaux et autres choses, à moins de les avoir déjà mis dans un zoo… Et puis, le touriste, par définition, est celui qui veut payer moins et voir et faire beaucoup. L’artisanat et les objets sculptés ne sont pas développés, les bus de transports des touristes n’existent pas encore. Quant à Air Guinée, on ne sait pas si les avions ont commencé à voler.
Rien n’existe pour les attirer. Pis, une atmosphère de troubles sociaux à répétition, d’insécurité et d’insalubrité anime le pays depuis un certain temps. Si les hôtels ne sont fréquentés qu’à hauteur de 22%, la faillite est constatée. Les services d’entretien et de maintenance seront dans des situations inconnues.
A ce rythme, les hôtels de plusieurs étoiles risquent de perdre quelques-unes de leurs plus belles plumes. Mais encore, posséder des hôtels de luxe pour faire venir des touristes et observateurs des journées mortes, des marches et des grèves, personne n’y pense vraiment.