L’augmentation du prix du carburant à la pompe n’a pas fini d’alimenter les débats dans la cité, notamment dans le paysage politique. A son tour, Fodé Mohamed Soumah, le président de GéCi donne sa lecture de cette décision gouvernementale qui constitue un véritable tournant dans la politique économique du pouvoir militaire qui avait baissé le prix du litre à la pompe à sa prise du pouvoir.
C’est justement là que l’économiste et acteur politique attaque la junte.
« Le CNRD est rattrapé par une mesure populiste/phare qui avait contribué à le faire accepter par les populations au lendemain du coup d’Etat. Il fallait reconnaître que leur action découlait de l’augmentation injustifiée du prix du carburant à la pompe aussi. Après des rumeurs bien distillées d’une augmentation de l’ordre de 5 000 GNF et des tentatives noyées dans l’œuf, ils ont franchi le pas en ces moments de disette et de paupérisation criarde’’, a-t-il fustigé tout en rappelant, sur fond d’ironie, une récente déclaration du porte-parole du gouvernement qui affirmait que « les caisses sont pleines en période transitoire… »
Poursuivant son analyse, M. Soumah explique : « j’ai toujours affirmé que derrière la crise sanitaire du Coronavirus pointait une récession généralisée due aux déficits multiformes et les attenants sociopolitiques à l’horizon… Nous n’y sommes toujours pas chez nous, quand on voit les multiples dangers qui planent sur nos têtes : le baroud d’honneur des autorités face aux instances internationales, le clash programmé face aux menaces à peine voilées envers la classe politique, le panier de la ménagère qui a explosé, la raréfaction de certains produits, les sanctions à venir de la CEDEAO, etc. Un contexte où il ne fallait pas attendre mieux. Il est temps de mettre un terme à un mensonge d’Etat concernant les subventions au carburant, surtout une subvention. C’est lorsque vous injectez de l’argent et ce n’est pas le cas du carburant où l’Etat minimise ses profits/recettes. Donc, il faut arrêter d’avancer des chiffres comme si l’Etat payait un centime sans mesures d’accompagnement, ou tenter de justifier cette augmentation due à la géopolitique et celle de nos voisins qui sont moins chers à la pompe. Comparaison n’est pas raison ! Surtout lorsqu’il s’agit du pouvoir d’achat. Tout le reste n’est que verbiage. »