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Hausse du prix du carburant : d’une mesure, deux cibles (Analyse)

La première cible a déjà été atteinte, c’est la population guinéenne affectée,  jusque dans ses derniers retranchements. Le second, c’est le système politique dont la popularité n’est pas moins entamée, tant les mécontentements suscités par la mesure gouvernementale risqueraient de mettre le pays dans une situation des plus inconfortables.

Aujourd’hui, le malaise  gagne du terrain. Dans un tel climat d’inquiétude, il ya lieu de se demander quels intérêts le gouvernement Kassory tirerait-il de cette  hausse du prix du pétrole, quand on sait que ni le moment ni les circonstances n’en offraient  le besoin.

Du constat sur le terrain, l’on pourrait déduire que la mesure gouvernementale n’aura pas été sans dommages pour le système politique dont les récentes actions en faveur de l’apaisement notamment lors du passage du président Condé au Fouta, auront vite été oubliées,  du fait de l’empressement du nouveau gouvernement  à vouloir s’illustrer dans une entreprise qui demandait beaucoup moins de zèle que de précautions, avant d’être lancée. Une concertation préalable, avec les partenaires sociaux autour du protocole définissant les conditions d’augmentation du prix du carburant à la pompe, aurait pu permettre d’éviter cette crise scandaleuse que le pays vit, péniblement, aujourd’hui.

La situation aura fini par empirer, avec les grèves perlées, les villes mortes et les manifestations de rue. Tout frisant l’embrasement. Les échos de Conakry semblent avoir produit, en province, l’effet de la chute d’un gland.  Dans certaines localités, ce sont des réactions parfois spontanées, du fait de la pauvreté qui harcèle les citoyens. Tout cela montre la délicatesse d’une situation qui n’avait nullement besoin de déclic pour s’embraser.

Malheureusement, la hausse du prix du carburant semble avoir mis le feu aux poudres. Des mécontentements latents, qui n’attendaient plus qu’une petite maladresse de la nouvelle équipe gouvernementale, pour exploser, en ont eu leur part de carburant. Les intercessions ne semblent pas avoir porté fruit, puisque, du côté des syndicalistes, la volonté de braver la décision du gouvernement Kassory, reste évidente. Une grève illimitée, sur toute l’étendue du territoire, à partir du lundi 24 juillet, est annoncée.

Un front de résistance populaire, en perspective, contre le gouvernement Kassory qui laisse la solution au temps. Il est à redouter que les revendications ne soient  plus vives et plus exigeantes, au point de demander ‘’l’impossible’’.

Surtout que les populations guinéennes, à bout de souffle, sont d’autant émotives, qu’elles semblent avoir perdu tout espoir, après de nombreuses promesses dont elles attendent toujours qu’elles soient tenues. Il ne faut pas que la hausse du prix du carburant à la pompe, qui répondrait à  un certain besoin du gouvernement Kassory, soit préjudiciable aux ambitions  du système politique qui a tant besoin de paix, pour atteindre ses objectifs.

Un sage disait  que nul ne peut braver la volonté populaire, dès que cette volonté se transforme en force de revendications sociales. C’est dire, qu’en certaine circonstance, le recul sauve  la tête du bélier et la met à l’abri d’un affrontement dont nul ne saurait prédire la fin. Il serait mieux indiqué de prévenir cette grève annoncée que de se rassurer d’avoir tous les moyens pour la gérer ou l’étouffer. Le vent annonce l’orage. Que Dieu sauve la Guinée !

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