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Hausse du prix du carburant à la pompe: une mesure diversement perçue (Analyse)

Le gouvernement Kassory semble avoir usé de l’effet-surprise pour mettre les Guinéens devant le fait accompli comme pour river le clou aux inconsolables. Le vin est tiré, il faut le boire, aussi difficilement que son goût fait monter, déjà, la mousse à la gorge.

C’est parti pour cette fois-ci, pourvu que l’on ne s’y plaise, pour en faire, désormais, la seule façon d’imposer la volonté d’un gouvernement qui doit s’attendre aux réactions des citoyens dont les conditions d’existence sont  de plus en plus précaires.

De bien des points de vue, il serait moins question de se conformer au prix du baril sur le marché mondial, que de compenser le manque à gagner des finances publiques. Les caisses de l’Etat gémissent sous les surcharges et autres concussions qui les ont vidées, à moitié, de leur contenu.

Le plus faible en payera le prix, comme l’âne, dans ‘’les animaux malades de la peste’’. Les toutes premières mesures qui ont abouti au limogeage de deux directeurs nationaux pour malversations financières, notamment à l’OGP (Office national de Publicité) et à l’OGC (Office Guinéen des Chargeurs), ont été saluées, même si d’aucuns les trouvent sélectives. D’autant que bien d’autres services chargés d’engranger des recettes publiques sont, pour l’instant, épargnés, comme les Impôts, les Douanes, le port autonome, le Guichet unique, pour ne citer que ceux-là où tout ne serait pas blanc comme neige. Loin s’en faut.

Pour en revenir à la hausse du prix du carburant à la pompe, la mesure, estimée unilatérale par les syndicats et la société civile, a produit déjà, ses premiers effets sur le citoyen guinéen, condamné à réduire ses déplacements et à serrer encore la ceinture. Il est évident que les finances publiques, malgré tous les discours qui en ont vanté les performances et les mérites, souffrent de la mal gouvernance. Des méfaits du train de vie de l’Etat, des dépenses exorbitantes et improvisées auxquelles se livreraient les parrains des Mamayas politiques, puisant parfois dans les caisses dont ils ont la garde. Les avoirs de nos élus et autres charges injustifiées que constituent tous ces anciens ministres rappelés et recasés dans des postes de prestige, avec des titres dont on ignore la portée. Pour faire face à tous ces cas, il ya bien lieu de trouver des sources de revenu, là où les lamentations sont plus sourdes et insignifiantes pour un gouvernement tenu à l’impossible. Il ne serait pas étonnant que des réactions se fassent entendre, que des manifestations soient enregistrées, que la pauvreté  soit plus agressive.  L’on se demanderait, comment sortir le pays d’une pauvreté entretenue, quand ceux qui devraient le faire, continuent d’accabler? Un départ osé et inquiétant qui ne rassure pas. La macroéconomie risquerait de tuer la microéconomie. Le pouvoir d’achat du citoyen, s’il est encore là, pourrait connaître une chute vertigineuse. Quand le pétrole flambe, tout s’embrase dans le pays. C’est la triste réalité que nous vivons. Le gouvernement Kassory débute bien son entrée en scène, mais  il n’est certain que le  dernier spectacle  donné soit du goût de tout le monde.

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