Depuis le samedi 28 juillet dernier, les 9000 pèlerins guinéens pour l’année 2018 ont commencé à rallier l’Arabie Saoudite afin d’accomplir le cinquième pilier de l’Islam. A cette date (jeudi 02 août 2018) au moins 12 convois ont pu quitter la Guinée pour la Mecque. Mais jusque-là, le centre islamique de Donka ne désempli pas. Des centaines de candidats attendent encore leur tour afin de décoller pour la Mecque. Cependant, comme chaque année ces candidats au pèlerinage sont confrontés à d’énormes difficultés liées au manque d’informations précises sur leur programme de voyage. Ainsi, bon nombre d’entre eux qui sont sur place depuis plusieurs jours voire même une semaine déplorent les conditions dans lesquelles ils sont et qualifient les responsables de la ligue islamique d’amateurs.
Dans la cour du centre islamique de Donka, des centaines de pèlerins accompagnés de proches attendent impatiemment sous des tentes leur tour afin de s’embarquer pour la Mecque. Parmi ce lot, ce viel homme la soixantaine de teint noir qui est sur place depuis 3 jours. Pour lui, cette attente tend vers un calvaire à cause du manque d’hygiène et de la mauvaise organisation de l’événement. « Comme vous le constatez, il y a assez de difficultés pour le pèlerinage au niveau du centre islamique. Il faut se dire la vérité, aujourd’hui les gens souffrent, à cause de la Ligue Islamique due à une mauvaise organisation. Elle doit planifier les gens, on ne peut pas venir passer la nuit ou des jours à attendre dans des conditions extrêmement difficiles certains viennent à 3 heures du matin. Par exemple, moi je suis là depuis 3 jours, je peine encore à m’embarquer ; on nous avait dit que c’est ce jeudi matin encore, mais il est bientôt 18 heures, on a rien vu d’abord, c’est vraiment déplorable tout le temps on nous rejette alors que les conditions sont très pénibles dans ce centre. Les toilettes sont impraticables, l’alimentation reste à désirer. La Ligue Islamique pouvait éviter cela ; elle peut s’inspirer des autres pays voisins pour bien organiser le pèlerinage fixer des heures précises car c’est une chose qui peut se faire en quelques heures c’est anormal que des gens viennent attendre ici pendant des semaines avant de prendre le vol », fustige un candidat qui s’est exprimé sous le couvert de l’anonymat.
Mamady Konaté, cet autre candidat pour le Hadj résident à N’zérékoré est au centre Islamique de Donka depuis une semaine. Jusque-là, il ignore quel jour il va bouger. Toutefois, l’heure n’est pas au découragement. Pour lui, les difficultés qu’il rencontre actuellement sont minimes par rapport à celles qui l’attendent à la Mecque. Néanmoins, il déplore la mauvaise organisation qui caractérise les préparatifs du Hadj.
« Nous sommes venus dans l’esprit que nous allons affronter les difficultés de façon naturelle ; donc, celles qu’on rencontre ici sont insignifiantes pour nous. Cependant, nous déplorons le fait qu’il y a un manque d’organisation criard qui est là. Sinon, nous évoluons aujourd’hui dans un monde numérique ; je crois qu’un pèlerin peut rester à Labé, l’autre à Kankan ou à N’zérékoré et connaître son programme de voyage, il suffit juste de cliquer sur un ordinateur ou un téléphone pour savoir quel jour on part, ce n’est pas le cas. Donc, je demande aux responsables de la Ligue de se mettre au diapason de la technologie. Malgré tout, ces difficultés là ne doivent pas amener les gens à se décourager. Je suis là depuis une semaine chaque jour on me dit que c’est demain mais j’attends quand mon tour viendra, je vais partir », se console le futur Elhadj.
« Nous partons pour travailler pas pour faire la fête, donc si on accumule de la fatigue avant notre départ ce n’est pas bon. Vraiment, on ne comprend pas la ligue islamique sinon, elle organise des pèlerinages depuis combien d’années et n’arrive toujours pas faire une bonne organisation, c’est déplorable », regrette pour sa part une vielle dame qui s‘est aussi exprimé sous le couvert de l’anonymat.
Des pèlerins accusent la ligue islamique de privilégier les personnes prises en charges par l’Etat, pour Moussa Traoré ces allégations ne sont pas fondées. Selon lui, c’est tout le contraire qui passe sur place.
« Ce que les gens disent c’est faux, ils disent que les pèlerins envoyés par le pouvoir sont privilégiés mais ce n’est ce qui se passent ici. Hier par exemple des centaines de candidats qui sont inscrits dans les agences privées se sont embarqués alors que ceux envoyés par l’Etat n’étaient que 40 donc ce ne sont que des allégations », déclare Moussa Traoré.
Les pèlerins guinéens ont jusqu’au 15 août 2018 pour rallier la Mecque. Car, l’aéroport de la Médine sera fermé le 16 août jusqu’à la fin du hadj. Au total 26 convois doivent quitter la Guinée pour l’Arabie Saoudite pendant ce pèlerinage 2018.