Parmi les résultats à court terme de l’étape guinéenne de la tournée du nouveau Directeur Général de Shelter Afrique, il faut souligner l’événement du vendredi 14 juillet. Il s’agit de l' »atelier d’échanges sur le financement de l’habitat et de la rénovation urbaine » en Guinée, centré sur le thème des « nouvelles modalités et mécanismes d’intervention de Shelter Afrique ».
Cet événement démontre que Thierno Habib Hann n’a pas perdu de temps dans sa mission, qu’il effectue depuis quelques jours dans son propre pays, la Guinée, dans le cadre d’un long périple comprenant 45 pays d’Afrique et du reste du monde. Le ministère de l’Urbanisme, de l’Habitat et de l’Aménagement du Territoire semble avoir pleinement compris l’importance de cette opportunité.
Le chef de cabinet du ministère, représentant son ministre, déclare : « Notre rencontre d’aujourd’hui sera l’occasion pour nos deux parties de relancer les activités de votre institution en Guinée et de partager votre expérience ainsi que les produits dont vous disposez en matière de financement du logement abordable. C’est donc avec beaucoup d’intérêt que nous nous réunissons pour évoquer les réalisations, les défis et les perspectives de ce secteur essentiel à travers l’accompagnement de Shelter Afrique ». Mohamed Lamine Bangoura ajoute par la suite : « Avec Shelter Afrique, il s’agira de proposer un cadre qui prendra en compte le diagnostic du secteur, l’actualisation des documents sur l’habitat, avant de mettre en place des programmes de viabilisation, de construction de logements sociaux et de rénovation urbaine, sans oublier les questions de réforme foncière ».
Ce cadre préfigure un contexte favorable, car après avoir rappelé les motifs de sa présence en Guinée, suite à ses étapes à Djeddah, Tunis et Praia, et avant d’autres pays, le directeur actuel de Shelter-Afrique indique : « Nous avons pris nos fonctions en janvier et notre première action a été de renouer avec nos différents actionnaires, qui sont les pays membres et actionnaires de Shelter Afrique, tout comme ils sont actionnaires de la Banque Mondiale, de la BAD et d’autres institutions ». Thierno Habib Hann exprime sa satisfaction quant à la configuration de la salle. Il explique que cela est dû à la présence remarquée des partenaires étatiques et du secteur privé, « parce qu’il y a de nombreuses opportunités de développement urbain et de logement en République de Guinée ». Il insiste sur le fait que « le potentiel est énorme » et met en avant l’offre de Shelter Afrique dans sa nouvelle dynamique, avec les réformes dont l’équipe de la direction générale actuelle est chargée de mettre en œuvre. Il garantit que « ce qui est intéressant, c’est que nous avons un modèle de développement du logement qui prend en compte la mise en place d’institutions solides pour renforcer le développement du secteur ». Il laisse à son collègue spécialement venu d’Abidjan le soin de présenter ce qu’il appelle le « modèle viral », qui réserve une place de choix aux logements abordables. Dans ce segment, Shelter Afrique « encourage les investissements à grande échelle », précise Thierno Habib Hann.
Des solutions innovantes…
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Ce modèle économique présente un potentiel porteur, comparativement aux logements de haut standing dont le risque de voir la demande diminuer par rapport à l’offre est très élevé, ce qui affecte les investisseurs. À la suite du Directeur Général, c’est le Directeur régional de Shelter Afrique pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Edmond Adjikpé, qui a expliqué, avec des diapositives à l’appui, le schéma prévu par son institution pour relever les défis liés au logement, en proposant des solutions innovantes. À titre d’exemple, il mentionne le « programme d’émission d’obligations en monnaie locale » qui a fait ses preuves, entre autres, au Nigeria, où Shelter Afrique a accordé un prêt de 9 millions de dollars en monnaie locale pour le logement, en partenariat avec une banque. Ce prêt vise à faciliter l’octroi de prêts hypothécaires pour des logements abordables, allant de 16 millions de nairas (21 000 dollars US) à 32 millions de nairas (42 000 dollars US), permettant ainsi la création, l’amélioration ou l’extension du logement, comme le présente Monsieur Adjikpé.
Il s’agit d’un exemple parmi tant d’autres, comme au Kenya ou au Sénégal, qui démontrent la capacité d’adaptation et la résilience dont Shelter Afrique fait preuve pour relever les défis du secteur du logement, en intégrant les contraintes liées aux changements climatiques et aux objectifs de développement durable. C’est la solution dont la Guinée a besoin pour faire face au défi de 1,4 million de logements, comme l’a révélé Thierno Habib Hann un peu plus tôt dans son discours d’ouverture, en précisant que le déficit pourrait augmenter de 100 000 logements chaque année. Il convient également de mentionner une autre statistique indiquant que 60 % des habitations dans la capitale guinéenne sont considérées comme des bidonvilles.
Ce diagnostic témoigne de l’enthousiasme du public face à l’opportunité offerte par Shelter Afrique, qui s’engage à jouer un rôle de catalyseur entre les parties pour trouver les solutions nécessaires à toute la chaîne de valeur. De plus, le chef de cabinet du ministère de l’Urbanisme, de l’Habitat et de l’Aménagement du Territoire, représentant le ministre Général Ibrahima Kalil Condé, s’est montré réceptif aux remarques et suggestions des participants. Parmi ces derniers, on compte le président de la Chambre de commerce, Elhadj Mamadou Baldé, et surtout l’ancien ministre et ancien fonctionnaire de Shelter Afrique, Thierno Oumar Bah, dont le message s’adresse aux autorités. Il propose que « la Guinée prenne sa place à Shelter Afrique en s’acquittant de ses arriérés de capital envers l’institution, ce qui aurait un effet de levier permettant à Shelter Afrique de déployer son programme en Guinée ».