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Guinée-violences électorales : le ministre de la Sécurité annonce cinq morts et fait de graves révélations

Alors que le Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) parle de 11 morts par balle au lendemain du double scrutin du 22 mars, le ministre de la Sécurité et de la Protection Civile, Damantang Albert Camara annonce, lui, 5 morts. Ce bilan a été rendu public ce lundi 23 mars à l’occasion d’une conférence qu’il a conjointement animée avec le Directeur général de la Police et le Directeur central de la Police Judiciaire, a-t-on constaté.

D’entrée du jeu, le ministre Damantang Albert Camara a rappelé qu’il est important pour son département, face à la situation et tout le caractère solennel qui entoure le scrutin du 22 mars, de ‘’lever un certain nombre d’interrogations et d’éviter la désinformation véhiculée dans les réseaux sociaux où certains acteurs ou une certaine presse peut se laisser avoir par des informations tronquées’’.

A en croire le ministre de la Sécurité et de la Protection Civile, au cours du double scrutin du 22 mars, il y a eu des violences qui malheureusement par endroits se sont soldées par morts d’homme. « Sur ce bilan humain, il ne sera jamais question pour nous d’occulter la réalité, d’atténuer ou d’édulcorer ce qui se passe sur le terrain. C’est pourquoi, à la clôture du scrutin d’hier, nous avons enregistré au niveau des hôpitaux légalement habilités à recevoir des victimes, quatre morts. C’est dans la nuit, qu’une cinquième victime a été enregistrée à N’Zérékoré », a-t-il déclaré.

Sur les circonstances des morts, le ministre Damanang Camara a indiqué qu’il y a une victime qui est mort d’un AVC. « Il y a aussi la mort d’une dame dont l’auteur a été interpellé et il doit même arriver à la DPJ dans quelques temps. Ce dernier s’est qualifié lui-même élève gendarme et nous avons mis main sur lui grâce à la collaboration de la population. La position de l’USSEL est claire, il s’agit de la sécurisation du processus électoral sans arme. Il va falloir alors qu’il s’explique pourquoi il portait une arme », a martelé le ministre de la Sécurité.

Par rapport au nombre élevé de morts dans les manifs, le ministre Albert Damantang Camara rappelle ceci : « nous avons eu par le passé plusieurs cas de morts déclarés. Après vérification, il s’est avéré que ces morts étaient soit à la veille et qu’elles étaient mises sur le compte des manifestations. Comprenez donc notre prudence lorsqu’on annonce des morts. »

Et de poursuivre : « il faut regretter ces violences et il faut dénoncer dès maintenant qu’elles s’arrêtent puis qu’au moment où je vous parle, il y a encore des violences dans certains quartiers de Conakry notamment des violences qui pourraient dégénérer en affrontements beaucoup plus graves si nous nous ne mettons pas tous ensemble pour les arrêter. Tout le monde est témoin des appels à la violence explicite par rapport au référendum constitutionnel. Nous avons entendu des phrases telles que : ‘’on va brûler la Guinée’’ ; le jour où le mot constitution ou référendum sera prononcé, la Guinée va sombrer’’ ; ‘’on marche lundi, mardi, mercredi et jeudi on est au palais’’, ‘’c’est la fin des manifestations pacifiques’’. Des tracts et de menaces distribués, des attaques contre les ambassades, celle de Sierra Léone s’est soldée par un mort, le ministre des Affaires Etrangères de la Sierra Léone a déclaré qu’il ne connaissait pas les assaillants et qu’ils venaient de la Guinée. A Dakar, l’ambassade a été attaquée, le drapeau de la République piétinée, je ne vois en quoi cela concerne les élections législatives et référendaire. C’est le cas aussi au Royaume uni et au Gabon. »

S’agissant de l’exacerbation des violences notamment contre certaines familles qui sont allées voter hier dimanche, le ministre Camara les fustige et précise : « hier dimanche, des familles ont été assiégées à leurs domiciles notamment à Jean-Paul 2, à Kakimbo, à Tobolon, à Sonfonia-Casse et dans d’autres quartiers où la plupart des assaillants venaient de Bomboli et des quartiers environnants. Ces familles ont été assiégées avec des personnes qui avaient des armes à feu, des armes de chasse et des armes de guerre. Aujourd’hui, au moment où on parle, il y a des concessions qui sont menacées parce qu’ils sont allés voter. Il y a deux jours, la concession du chef de quartier de Wanindara a été brûlée et celle du chef de quartier Wanindara 2 est menacée tout simplement parce qu’il a accueilli des urnes dans sa maison. Plus grave, samedi dernier un véhicule a été appréhendé à la station de Dixinn Oasis. Il a fallu plus de deux heures de temps pour le neutraliser pendant qu’il avait à son bord des grenades et un dispositif de mis à feu. C’est grâce à la population qu’un des poseurs de grenade a été arrêté. Je me demande, dans la station, il n’y a pas la CENI. Il n’y a non plus la Constitution. Il n’y a que des paisibles citoyens qui vaquent à leurs occupations.»

Pour conclure, le ministre Damantang a tenu à rappeler qu’avant ce grave incident, une citerne, garée dans une station d’essence située non loin d’une usine de fabrique de produits hautement inflammables, a été la cible d’un tir. ‘’Il y a quelques jours, nous avons arrêté des citoyens en possession des armes de guerre dont des antichars…’’, a-t-il révélé.

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