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Guinée : pourquoi ce contre-la-montre entre Kassory Fofana et les centrales syndicales ?

Agacé jusqu’à sortir de ses gonds par les mouvements sociaux à Conakry, qui mettent si bien les bâtons dans les roues du programme de rattrapage du gouvernement pour combler les trous noirs de la mauvaise gouvernance antédiluvienne, le PM guinéen a montré qu’il n’est pas un homme serein et calme à toute épreuve.

Le rendez-vous annuel avec le FMI d’octobre approche à grand pas. Alpha Condé n’a pas de solution face à la grogne sociale, qui a déjà fait tomber le gouvernement Mamadi Youla. Pour un gouvernement qui est à l’écoute des sans-voix, il laisse le guidon à « Don Kass », qui a donné un coup de pied dans la fourmilière. Va-t-il aller aux pâquerettes ?

Docteur ‘’Don Kass’’ avait dit qu’il choisissait sans ambages de mettre l’ordre dans le désordre au-dessus de la loi. Et comme cela n’est rien, pour lui, Kassory promet de refonder le syndicalisme en Guinée, et peut-être aussi changer la constitution, puisque qui peut le moins pourra le plus…

Cela est tombé mal à-propos dans les portugaises des syndicats, toutes obédiences confondues, à commencer par les syndicats qui étaient dans la mangeoire et ceux qui font comme l’âne de Buridan. Tout ce beau monde du travail et des travailleurs s’est senti menacer par un prédateur commun. L’adversité interne existe, mais elle s’apaise et se métamorphose en entente quand le danger vient de l’extérieur.

Le clairon d’appel au rassemblement vient d’être sonné. On se demande comment se ferait la re-soudure autogène ou hétérogène (soudeurs des portes et fenêtres et soudeurs des postes radios et télévisions.) Comment les syndicats à animosité prononcée pourraient se raccorder de nouveau ? On pense d’abord à la rupture nette entre Louis M’Bemba Soumah et Aboubacar Soumah, de l’USTG et du SLECG, le second étant la fille aînée de la première ; ensuite, on pense à la rupture entre la CNTG de Amadou Diallo et aux syndicats de Yamoussa et de Yamodou Touré, en un mot, on pense à tous les syndicats noyautés et qui vont constituer un boomerang pour le gouvernement.

L‘inconnu réside dans ce rappel à l‘unisson de cette pléthore de centrales syndicales : qui va accepter de revenir dans le rang qu’il a quitté, et qui va abdiquer pour l’autre, sans un changement fondamental de toute les structures nouvellement existantes ? Mais revenir au statut de départ veut dire « re-refondation syndicale ». Et comme la roue ne se réinvente plus, comment faire des épissures dans les ruptures sans faire comme l’a dit Kassory Fofana ? La seule différence est que cette refondation ne sera pas faite par l’extérieur.

Pour prévenir les desiderata de Kassory de les refonder, les syndicats ont durci le mot d’ordre de grève dans tous les domaines. A l’aéroport, c’est un branle-bas de combat entre mobilisation et démobilisation ; les promesses des organisations socioprofessionnelles de ne pas augmenter certains prix ne tiennent plus parole, à commencer par les transporteurs, le nerf de ce combat.

Dans ce contre-la-montre, qui sera le plus rapide ? Si Kassory est doublé dans cette affaire, il ferait un bon fusible, puisqu’on se souviendra qu’il avait dit quelque chose de prémonitoire à ses militants du GPT, juste avant qu’il ne soit Premier ministre: qu’il abdiquerait devant Alpha Condé, plus apte que lui en tout. Mais qui pour refaire l’installation électrique ?

Alpha Condé a donné une corvée rugueuse aux Fofanas, celle de semer la zizanie entre Kassory et Fodé Oussou. Toutes les décisions du premier sont vues de travers par le second, et l’intermédiaire, le Médiateur de la République, qui ne fait rien de plus que constater le dos à dos est Mohamed Saïd. Alpha Condé et les Fofanas… Quel beau scénario politique !

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