Auteur : Youssouf Sylla, analyste-juriste, à Conakry.
C’est du grec que vient l’étymologie du mot politique. Politikè signifie « science des affaires de la cité ». De nous jours, la politique est l’art de l’organisation de l’État.
L’etymologie du mot démocratie vient aussi du grec. Dêmos qui signifie « peuple » et Kratos signfie « pouvoir ». Il s’agit donc d’un régime politique dans lequel le pouvoir est détenu par le peuple qui l’exerce à travers ses representants, ses élus.
Revenons au contexte de la Guinée pour regarder si le mot « politique » et « démocratie » prennent veritablement le sens de l’organisation des affaires de l’Etat et de l’exercice du pouvoir par le peuple qui incarne la souveraité.
A mon avis non !
Chez nous, la politique est un moyen de perturbation de la vie publique. Pour preuve, l’exercice de l’activité politique est une source d’insecurité et de serieux risques d’atteinte à la vie des personnes et à leurs biens. La vie publique est paralysée à l’approche d’une élection, pendant l’élection et après celle-ci.
De son côté, la démocratie est un moyen de confiscation du pouvoir du peuple. Pour preuve, les accords conclus entre les partis politiques pour designer l’executif des communes a entièrement vidé de son sens le vote souverain du peuple.
Au final, ce ne sont pas la politique et la démocratie en tant que mode d’organisation de l’Etat et moyen d’exercice du pouvoir qui sont à la base de nos problèmes en Guinée. Le problème reside dans les personnes qui ont pris la responsabilité de se mettre du mauvais côté de l’histoire, en les detournant de leur finalité noble pour leurs interêts strictement personnels.