On a compris, les ectoplasmes politiques guinéens savent où se porter des coups flasques et fumants. Cette menace de « journée morte » décrétée par l’Opposition pour aller soutenir cinq d’eux, accusés d’être les auteurs de l’incendie du commissariat de Coza, a fait trembler le Pouvoir à tel point que le procès a été annulé. Du coup, la journée morte annoncée par solidarité aux prévenus est aussi annulée par l‘Opposition. Pas de procès, pas de journée morte, c’est le prix et le tarif, pas un sou de plus, pas un sou de moins.
L’Opposition a raison de ne pas considérer que sa victoire est artificieuse et spécieuse, que son acte ne peut pas être considéré comme une obstruction à la justice par la rue. Pour elle, sa raison d’écumer les rues pour faire respecter la loi par le Pouvoir est sur la table, devant l’opinion internationale. Si le Pouvoir viole impunément ses propres lois, elle aussi peut le faire pour contester l’autoritarisme.
Mais ne voit-on pas clairement le deux poids deux mesures ? On désigne les cinq petits poissons et on laisse le grand barracuda, on vise les comparses et on laisse le chef de bande, pardon, de file, il a et aura raison de réclamer ce qu’il a réclamé. Le Cow-boy a fait chanter le Condé-boy. Où est « Bras cassé » ?
Les conséquences seront inévitables sur l’éducation des générations montantes. L’insubordination et l’incivisme seront le lot des gouvernances indécises et pusillanimes dans le futur, cela pourrait rendre ce pays de cocagne ingouvernable. Alpha le sait, il le sent aujourd’hui. Cellou Dalein et d’autres le sauront demain ?
La question reste posée.