La célébration de l’an 64 de l’indépendance guinéenne ce 02 octobre, n’a pas échappé au clivage qui mine l’échiquier politique interne. Cette binarité était surtout perceptible le long de l’axe de l’autoroute le Prince, acquis traditionnellement à l’opposition, où on en était quasiment à chacun sa fête. Malheureusement, ce psychodrame entre des groupes rivaux, sur fond de suspicion, a fini par dégénérer en de violents incidents. Prenant au piège des usagers de cette autoroute très fréquentée, qui ne pouvaient que faire les frais de ces échauffourées entre des éléments des forces de l’ordre et des manifestants. Avec à la clé plusieurs véhicules privés caillassés, et un pickup de la gendarmerie incendié par des jeunes gens déchaînés contre la présence policière dans la zone.
Cette tension n’a toutefois pas empiété sur le bon déroulement des festivités au niveau des ronds-points de Bambeto, Cosa et autres. Où une déferlante humaine, parée dans le tricolore national, s’était mobilisée pour célébrer cette fête anniversaire, au rythme de chants et danses, à travers des carnavals géants.
La jeunesse de l’axe qui se définit comme étant une vigie de la démocratie, tenait ainsi à marquer jalousement son territoire, en cette fête mémorielle.
Ces incidents viennent toutefois prouver que cette jeunesse devenue un symbole iconique dans la lutte pour l’enracinement démocratique dans notre pays, n’emboucherait plus la même trompette. Comme si elle tombait à son tour sous la coupe des démons de la division, dont les œuvres maléfiques continuent de laisser d’énormes traces sur les murs de notre société.
Certains observateurs pensent que ces jeunes rivaux se livrent un combat par procuration. Devenant ainsi des instruments aux mains d’une opposition sourcilleuse, et un pouvoir qui tenterait une percée sur les platebandes de cette dernière.
Conscient sans doute de tous ces clivages qui risquent de plomber la bonne conduite de la transition, le président de la République a profité de son discours à la nation, à l’occasion de ce 02 octobre pour réitérer sa main tendue aux forces vives.
Dont il dit solliciter le concours pour relever les défis dantesques de la refondation. Le colonel a promis dans la même foulée, de n’avoir aucunement l’intention de trahir son serment, en s’accrochant au pouvoir. Sa préoccupation serait plutôt et à tout prix, d’éviter à la Guinée les effets pervers d’une transition bâclée. Pour ne pas que ce scénario tant redouté ne serve d’appel d’air à un autre putsch.