Lors de la dernière marche autorisée, les forces sociales et les syndicats ont eu quartier libre d’investir la ville, on avait vu les manifestants et les agents de police se côtoyer sans aucune animosité.
La marche de ce lundi 23 juillet a été interdite par le gouverneur Mathurin Bangoura. Les marcheurs s’appuyant sur un article 10 de la Constitution qui autorise les marches et manifestations, décident, après une première interdiction, d’aller cette fois à l’encontre de cette outre mesure, qui fait fi de la Constitution.
La marche des forces sociales a été étouffée dans l’œuf au carrefour de la Tannerie. Celle des syndicats a été dispersée au marché Niger. On parle d’arrestations dans tous les rangs. On accuse aussi les agents de police d’avoir violé les concessions pour en extirper des manifestants.
Si la constitution autorise les manifestations, quelle est la logique qui justifie une première autorisation et l’interdiction des suivantes ? Il y a des explications à fournir, de la part du gouverneur, à moins qu’il n’en ait point. Dans ce cas, c’est une violation de la constitution. Quant aux agents sur le terrain, procéder à des arrestations dans les concessions est une première violation de la loi.
Ensuite, sachant que la constitution autorise les marches, exécuter des ordres qui vont à l’encontre de la loi n’est pas une violation de la loi ? Il se peut qu’il y a parmi eux qui sont parfaitement conscients de la chose, mais pouvaient-ils ne pas obtempérer ? Les agents sont-ils conscients d’être en porte-à-faux entre la légalité et les ordres?
Au-delà de tout cela, non seulement l’économie est dans le marasme, mais l’image que donnent ces violations de la Guinée n’est pas reluisante pour la gouvernance et pour la démocratie.