La destruction de l’environnement est une réalité dans la préfecture de Tougué. Dans ce reportage, la rédaction locale de votre quotidien électronique Guinéenews© s’est intéressée aux feux de brousse, à la déforestation et aux fours à briques qui constituent une véritable menace.
Dans la commune rurale de Konah où la rédaction de Guinéenews© s’est rendue, il a été constaté des feux de brousse qui ravagent tout sur leur passage. Dépassés face à ce désastre, nous avons rencontré le responsable des Eaux et Forêts qui a pointé un doigt accusateur sur les citoyens.
« Les citoyens ne s’enfichent pas mal des feux de brousse. Après le défrichement des champs et leur assèchement, les gens y mettent le feu qui va se propager jusqu’à la forêt. Or, le code forestier dit que les citoyens doivent prendre conseil auprès des agents des eaux et forêt en place. Malheureusement, cela ne se fait pas. Ils font à leur guise », déclare Léopold Haba avant de regretter l’insuffisance des agents et le manque de moyens. « Nous voyons le feu partout. Mais nous ne sommes que trois dans la sous-préfecture pour huit districts. Voyez vous ! Ce n’est pas facile à gérer. Une fois sur le terrain, on ne peut qu’être observateurs et regarder le feu dévaster, car on a aucun moyen de l’éteindre…», a-t-il déploré.
Selon l’agent conservateur de l’environnement, les informations sont remontées au niveau des autorités locales qui, le plus souvent, préfèrent protéger leurs citoyens. « On remonte les informations, mais les autorités nous disent souvent que les citoyens sont des villageois. Essayez de les sensibiliser pour tout problème. Au lieu de nous aider à appliquer la loi, les autorités locales notamment les présidents de districts cherchent toujours à protéger leurs citoyens », conclut Léopold Haba.
Interrogé sur la question, Demba Sylla, le sous préfet de Konah réagit en ces termes : « Non. Il n’est jamais venu vers moi pour me le dire. Je suis un ancien agent des Eaux et Forêts. Je suis contre la destruction de l’environnement. Malheureusement, on a que peu d’agents ici. »
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Pour sa part, Abdoulaye Diallo, maire de la Commune rurale précise : « Nous avons toujours regretté cette destruction de l’environnement, surtout au bord des rivières. Même s’il faut couper, il faut laisser 4 mètres des rives. On prodigue des conseils aux citoyens, mais on ne sanctionne pas. C’est le service des Eaux et Forêts qui peut sanctionner quand il y a des infractions. Il faut appliquer la loi ; ce qui fatigue le Guinéen, c’est le non respect des lois et des principes… »
Tous les citoyens avec lesquels on a échangé accusent les autorités et les agents des Eaux et Forêts. Pour eux, ces responsables ne s’intéressent à l’environnement que lorsqu’il s’agit de la coupe des bois par des trafiquants. Parce qu’il y a à boire et à manger.
Autre fléau destructeur de l’environnement, c’est bien des fours à briques. Daouda Diallo, résident à Dow Tougué, dans la commune urbaine, reconnaît les conséquences ces fours à briques et interpelle l’État. « Nous savons que pour cuire nos briques, il nous faut beaucoup de bois. Donc nous agissons sur l’environnement et sommes obligés d’aller au bord des rivières pour trouver de l’eau. Pour vraiment lutter contre ces pratiques, l’État doit s’impliquer pour diminuer le prix du ciment afin de permettre aux citoyens qui veulent construire de faire recours aux briques en ciment. Avec ça, les fours à briques vont diminuer voire même disparaître », a t-il déclaré.
Les conséquences de cette destruction de l’environnement se fait sentir aujourd’hui. La chaleur durant les journées et les nuits. Si des mesures ne sont pas prises, la situation ira et de mal en pis.