Auteurs : Youssouf Sylla et Aboubacar Fofana.
La Guinée est à la croisée des chemins. Un nouveau vent d’espoir souffle sur le pays, avec le sentiment général d’une liberté conquise. L’idée d’un nouveau départ surgit partout. La Guinée est désormais appelée à se réinventer alors qu’elle a les pieds et les mains liés dans une crise multiforme. L’opportunité offerte à cet égard par les autorités de la transition est unique. Il faut la saisir et l’exploiter à fond dans l’intérêt superieur du pays.
A travers « La Revolution des Esprits », nous prenons notre part, sur le plan des idées, au processus de refondation de notre Etat, en remontant aux origines de son retard malgré son exceptionnel potentiel qui attire le monde entier. En gros, l’absence de « conscience nationale » depuis plus de six décennies, nous est apparu comme la cause la plus évidente de notre stagnation. Jamais nous n’avions pu être rassemblés autour d’idéaux communs. A qui la faute? Aux gouvernements successifs de ce pays bien sûr, qui pour conserver « ad vitam aeternam » le pouvoir ont construit un mur de défiance entre les guinéens après les avoir dressé les uns contre les autres. Il va falloir déconstruire ce mur aujourd’hui et réconcilier entre elles, les populations par la justice, l’équité et le pardon. C’est à ce prix qu’une conscience nationale émergera et guidera la Guinée vers les meilleures destinations.
Il n’ y a pas que ce défi. Il faut aussi, à travers une constitution de rupture, doter le pays d’un cadre de gouvernance politique rénové. Le but étant d’en finir, d’une part, avec l’extrême concentration du pouvoir entre les mains de l’exécutif, source de compétitions meurtrières sur fond de rivalités interethniques autour de la fonction présidentielle et d’offrir aux guinéens, un environnement démocratique, où les contre pouvoirs joueront effectivement le rôle qu’on attend d’eux. D’autre part, cette constitution doit repondre à l’ambition du développement harmonisé du pays dans un esprit de partage des fruits de nos ressources.
L’heure n’est pas aux mesurettes, mais aux réformes d’envergure, notamment dans les domaines de l’éducation, de l’environnement, de l’entrepreneuriat et de la diplomatie. Par ces réformes, on devrait être capable de placer enfin la Guinée sur l’orbite des nations émergentes.
Pour réussir tous ces paris, il faut un état d’esprit favorable aux progrès. Une sorte de prédisposition psychologique qui crée la confiance en soi et donne la foi dans l’avenir. « La Révolution des Esprits » se situe exactement dans cette trajectoire, en invitant les guinéens à un sursaut patriotique pour construire ensemble un avenir radieux.