Apparemment, la Guinée est confrontée à une situation ‘’incurable’’. La reprise des manifestations de rue pourtant interdites par le Gouvernement, est en train de chambouler tous les pronostics d’une transition sociopolitique apaisée. La joie n’aura été que de courte durée.
Après une année de trêve, les manifestations de rue ont repris de plus belle au grand dam d’une population harassée par toutes ces années de désordres.
Les Guinéens sont désormais hantés par un désenchantement total et le sentiment de vivre un éternel recommencement. La déception est grande et le bout du tunnel s’éloigne du jour au lendemain. Entre deux camps qui semblent inconciliables parce qu’entretenant un dialogue de sourds. Il y a, évidemment, de quoi craindre pour l’avenir du pays.
Est-ce une malédiction ?
La Guinée n’arrive plus. A l’image des années antérieures, le même diable hante les Guinéens avec son lot de morts, de blessés, de dégâts matériels et de frustrations.
Pourtant le 05 septembre lors de la chute d’Alpha Condé, rien de tout cela n’était prévu. Et le discours des nouveaux dirigeants avaient suscité de l’espoir chez la plupart des Guinéens, soifs de liberté et de bonne gouvernance. Mais comme on dit l’histoire est têtue.
En moins de deux ans, on dénombre déjà plus d’une vingtaine de morts suite à des manifestations. Or, à sa prise du pouvoir, le Colonel Mamadi Doumbouya avait promis de mettre un terme aux tueries et à l’impunité. Malheureusement, l’habitude a la peau dure.
Les forces de défense et de sécurité qui ont la triste réputation d’’’avoir la gâchette facile’’, sont encore mises à l’index suite à la mort de plusieurs personnes lors des manifestations récentes, organisées par les forces vives de Guinée, une plateforme regroupant des partis politiques, des syndicats et organisation de la société civile.
Aujourd’hui, malgré la libération des responsables du Fndc, Foniké Menguè, Ibrahima Diallo et Billo Bah, d’une part, et de l’autre, l’implication des leaders religieux, le climat reste toujours délétère. Car, de nouvelles manifestations ont encore eu lieu à Conakry et dans quelques villes de l’intérieur…
La main tendue du Premier ministre pour le dialogue inter-guinéen doit être saisie par les forces vives. Car seulement unis, les Guinéens deviendront plus forts. Mais la question que bien d’observateurs se posent est de savoir qu’offre le Gouvernement pour une sortie de crise ?
A moins de deux ans de la fin de la transition, l’heure n’est plus aux querelles et aux disputes inutiles mais au travail et à la proposition de solutions. Pour que plus jamais, la Guinée ne retombe dans un autre putsch au lendemain incertain.