Tout fait croire que le bras de fer entre le gouvernement et les mouvements sociaux ont de beaux jours devant eux pour le mal de l’économie guinéenne. A la détermination des protestataires, le gouvernement pose un grabat difficile à éviter pour retourner la situation en sa faveur.
Ainsi, il vient de faire des annonces sur la stabilité des prix des produits de première nécessité comme le riz, l’huile, la farine, le sucre et autres, qui ne sont pas touchés par la TVA. La mesure semble être respectée jusqu’à présent. A part les condiments qui viennent de l’intérieur par des camions et qui vont flamber librement, les denrées importées n’ont pas bougé, même si le pain semble un peu amaigri, mais qu’en sera-t-il à la longue ? Cette question est à double tranchant.
La grogne sociale observée ne pourra pas atteindre l’ampleur voulue par les organisateurs, et pour cause, le service minimum préconisé dans cette grève perlée pour permettre aux populations de souffler, permet au port autonome de fonctionner et de faire des recettes pour renflouer les caisses de l’Etat. Les grognards sont perdants, ils veulent accélérer et passer à la vitesse supérieure à partir de ce lundi, et ils vont rencontrer sur leur route la chausse-trappe du gouvernement, ils seront devant un dilemme : vouloir paralyser les activités économiques pour faire reculer le gouvernement, c’est aller à l’encontre des intérêts des populations.
Les journées mortes illimitées en vue à partir de ce lundi pour empêcher la circulation et la sortie du port des produits de première consommation risquent de ne pas aller loin, car la pénurie et le manque de stocks dans les magasins de ces produits bloqués en surestarie au large ou dans les entrepôts du port risquent de hausser de prix chez tous les commerçants des grossistes aux détaillants et au marché, par la faute de la grève, pas par la faute du gouvernement. Machiavélisme !
Comment les syndicats et la société Civile vont faire comprendre aux populations qu’ils agissent en leur faveur, quand les ventres sont vides, et quand, visiblement, la hausse des prix est causée et aggravée par la grève, qui bloque la sortie des produits du port ? Comment éviter que les populations se retournent contre les mouvements sociaux ?