Pendant trois jours (du 28-30avril 2019), les élus locaux de la Guinée Forestière se sont réunis à Lola. Le but est de créer une Association dénommée le Conseil des Communes urbaines et rurales de la Guinée forestière qui va définir un plan de développement de la région. Selon les organisateurs, l’Association prendra en compte les intérêts généraux de la région, le développement des ressources humaines, le développement économique et le développement structurel.
Pour Antoine Gbokolo Soromou, le maire de Lola, l’initiateur de cette rencontre, le diagnostic socioéconomique de la région montre clairement les défis à relever. C’est pourquoi, il estime la mise en place d’une plate-forme de développement nécessaire.
Durant les trois jours de travaux, les 232 élus des 79 communes de la région forestière ont planché sur la mise en place du Conseil des Communes en vue de planifier un développement harmonieux de la région qui occupe la dernière place sur le plan du développement en Guinée.
Ainsi, au terme de leurs travaux, ils ont élaboré et adopté une série de recommandations qui sont entre autres : la mise en place d’un plan de politique et économique de la région forestière ; le développement des ressources humaines de la région forestière.
Elu par ses pairs pour présider l’Association des Communes urbaines et rurales de la Guinée forestière(CCGF), le maire de Lola a saisi l’occasion pour déterminer leur position commune par rapport aux défis de développement de la région.
Selon Antoine Gbokolo Soromou, pendant cette session de travail, les élus locaux se sont penchés sur la constitution actuelle et ont noté ses principales faiblesses.
Il s’agit, indique-t-il, de l’inadéquation entre la constitution de 2010 et le contexte sociopolitique actuel du pays. Toujours, selon lui, cela est affiché par le titre 19 qui traite de la disposition transitoire dans les articles 155, 156, 157, 158, 159,161 et 162 qui parlent uniquement des organes de la transition.
Poursuivant, il ajoute que l’article 162 parle uniquement des organes de la transition et l’article 152 de la constitution stipule que la même constitution devrait être adoptée par référendum et soumise aux députés de la République.
C’est d’ailleurs, face à ce constat, que les représentants des 79 communes de la région naturelle de la forêt trouvent l’actuelle constitution caduque et demandent une nouvelle constitution, a déclaré le maire de Lola.
Interrogée à cet effet, l’unique mairesse de Watanga, dans la préfecture de Macenta, a souligné que l’adoption d’une nouvelle constitution est impérative.
« On a vu ces derniers temps l’ensemble des lois organiques comme le code des collectivités, le code électoral en train d’être révisées. Ces lois organiques qui sont nées de la constitution sont révisées alors, la constitution elle-même doit l’être aussi, », affirme Mme Bayo Séré Mawa Béavogui.
Pour le maire de la commune urbaine de Beyla, Djiba Donzo, l’objectif de notre rencontre à Lola, c’est la mise en place d’une Association des maires de la Guinée forestière.
Cependant, il s’est dit réservé à la révision de la Constitution parce que ce n’était pas l’objectif de la rencontre. « Nous devons exécuter pour le bien-être de nos communautés, tout ce qui va dans l’intérêt de la communauté. C’est le peuple qui décide. Ce n’est pas à une seule personne de décider. Je suis le maire. Ce n’est pas moi qui vais décider à la place du peuple. Je ne suis pas habilité à le faire. C’est la population qui décide ce qui l’arrange », affirme-t-il.
A la fin de la rencontre à Lola, les populations de cette préfecture située à l’extrême du Sud de la Guinée se sont fortement mobilisées pour exprimer leur reconnaissance aux idéaux du développement du président de la République et rendre au hommage aux maires de la Guinée forestière qui ont fait de lola la capitale de cette région.