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Guinée : face à face sans arbitrage

La marche interdite de l’Opposition guinéenne a failli tourner au vinaigre. Des deux côtés, il y a eu de la sueur froide. On suppose que la CPI a une oreille tendue et haute vers la Guinée, les massacres du 28 Septembre ne sont pas toujours élucidés.

Si le lieu du jugement est scellé, le financement n’est pas encore ficelé pour fixer une date inamovible. Au lieu de régler toutes ces questions, l’on a failli faire oublier ce procès, le lundi 21 octobre dernier…

Quelle était la véritable intention de cette « balle hasardeuse » sur le pare-brise de la voiture de Cellou Dalein ? Si c’était une balle perdue, elle était intelligente, puisqu’elle a choisi  avec précaution de ne toucher personne. Si, par hasard, Cellou Dalein avait bloqué cette balle, quelle justification allait avoir à fournir le gouvernement Kassory pour rassurer et convaincre qui que ce soit de son innocence? Qui allait prendre la responsabilité ? C’eût été le même embarras que le pouvoir saoudiens avec le journaliste Jamal Khashoggi, un boulet et une casserole que Erdogan veut faire tinter sur tous les toits de toutes ses forces et tant que faire se peut. D’ailleurs, il demande à ce que le procès des coupables se tienne sur le lieu de l’infraction. Les autres disent qu’il joue le jeu des Frères  Musulmans…

Dura lex, sedlex, la loi est dure, c’est la loi, dit la prescription. Mais une loi qui n’est exercée et appliquée que pour arranger le plus fort, le vainqueur, n’est plus la loi, c’est la raison du plus fort.

Ce n’est que quand les accords ou la loi ne sont pas respectés qu’il y a manifestations, et quand les autres manifestent pour faire respecter la loi, on leur interdit de manifester, alors que la constitution, sur la base de laquelle ce pouvoir républicain est fondé, leur donne tout ce droit et ce pouvoir. En voulant passer outre les injustifiables interdictions, il y a un ou deux morts par balle, à chaque manifestation violente.

« La balle » qui était entrée et sortie de la voiture de Cellou Dalein, il faut chercher sa signification : c’est une tentative d’intimidation adroite mais risquée. Cellou perturbé avait même oublié qu’il y avait déjà 96 victimes, et qu’il était prêt à être la suivante.

Mais ça, c’est un scénario à ne pas envisager pour ne pas faire comme le Rwanda ou comme la Côte d’Ivoire. Habyarimana et Gbagbo se croyaient assez forts pour s’imposer, mais la roue avait tourné à l’envers. Il y avait une telle lutte entre les « grands » de ce monde pour les richesses de la sous-région à cette époque, comme à notre époque présente…

Le scénario ne risque pas de se reproduire en Guinée, on le suppose, les leçons ont été tirées, mais sait-on jamais comme le vent se lèvera ? Ce qui, par contre, risque inévitablement d’arriver, c’est une métastabilité à long terme, un climat délétère, qui fera obstacle à tout décollage économique.

En attendant, la Guinée se déroute et s’éloigne de l’unité nationale, sans laquelle rien n’est possible de potable et de buvable. Ne doit-on pas craindre qu’elle ne bascule comme les autres pays du Sahel dans la radicalisation des revendications violentes ?

La Communauté internationale va-t-elle rester muette jusqu’à la commission de l’irréparable ? Que dire des pays qui ont des intérêts à sauvegarder sur place ?

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