« Au lieu de mener une démarche républicaine, démocratique et transparente, on distille habilement des extraits bien choisis dans le seul but d’endormir l’opinion. On manipule à souhait les opposants au projet, en donnant de faux agendas de référendum ou d’élections législatives, couplés ou non, dans un contexte où la constitution est violée en permanence par les dirigeants et leurs complices. »
Le président de l’Union des forces démocratiques (UFD) est sorti de son silence pour dénoncer le projet de nouvelle constitution visant à permettre au président Alpha Condé de rester au pouvoir au-delà de ses deux mandats constitutionnels.
Ce projet, selon Baadiko, a démarré juste après la prestation de serment du président de la République pour « un second et dernier mandat » le 14 décembre 2015 quand le président de la Cour constitutionnelle d’alors, Kèlèfa Sall, a demandé à Alpha Condé de ne pas écouter « les sirènes révisionnistes ».
« Ce juge, sur lequel pèsent de graves soupçons de complicité avec le RPG dans les fraudes massives aux élections de 2010, est tombé en disgrâce et déchu de son poste de façon cavalière le 18 septembre 2018 (en violation flagrante de l’article 102 de la Constitution). C’était sans doute en prélude à l’intensification de la campagne pour le troisième mandat… », soutient-il dans sa déclaration. Et c’est ainsi, selon lui, se sont multipliés les petites phrases, les ballons d’essai lancés par les fidèles du régime, « les fausses révélations, les faux scoops, les rumeurs et même parfois les ‘’démentis’’ sur un éventuel troisième mandat. »
Le patron de l’UFD affirme que le pouvoir devrait plutôt exposer de façon honnête les insuffisances de la Constitution de 2010 afin d’y apporter les corrections nécessaires, que de « concocter dans le plus grand secret un texte sur mesure, avec éventuellement l’aide de conseillers occultes. »
Plus loin, il accuse le pouvoir de manipuler tout le monde sur ses intentions : « Au lieu de mener une démarche républicaine, démocratique et transparente, on distille habilement des extraits bien choisis dans le seul but d’endormir l’opinion. On manipule à souhait les opposants au projet, en donnant de faux agendas de référendum ou d’élections législatives, couplés ou non, dans un contexte où la constitution est violée en permanence par les dirigeants et leurs complices. »