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Guinée : Amnesty International dénonce des graves violations des droits de l’homme

En attendant le procès des prisonniers politiques détenus à la maison centrale, qu’elle appelle de tous ses vœux, Amnesty international dresse un diagnostic acerbe de la crise sociopolitique guinéenne. Dans un communiqué daté de ce jeudi 8 juillet 2021, l’ONG international fait le point des détentions politiques et des procédures judiciaires engagées contre les opposants en détention depuis la dernière présidentielle.

A l’entame du document dont Guineenews a reçu copie, Amnesty International s’est voulue claire. En témoigne le titre: « Guinée. La récente libération de prisonniers ne doit pas faire oublier le maintien en détention de près de 60 autres depuis la période électorale ». Ensuite, dans une démarche de discernement, l’ONG avoue que «la décision de non-lieu pour 40 détenus décrispe l’espace civique ».

Avant de relever le cas «des opposants politiques renvoyés devant le tribunal ». Et que «le militant pro-démocratie Oumar Sylla doit être libéré.»

De façon plus détaillée, Amnesty déclare que «nous saluons l’avancée des procédures concernant les personnes arrêtées pendant la période électorale ». Ajoutant que «c’est un pas positif pouvant contribuer à la décrispation de l’espace civique, caractérisé depuis le début de la période électorale par des arrestations arbitraires d’opposants et d’activistes, et une répression de presque toutes leurs manifestations ».

Insistant sur le risque que les derniers gestes d’apaisement du pouvoir diluent le reste de la situation des autres opposant détenus, le rapport prévient que  «ces libérations ne doivent néanmoins pas faire oublier que des dizaines d’autres personnes sont en détention provisoire depuis plus de sept mois, dont des opposants politiques, et qu’un activiste pro-démocratie, Oumar Sylla, est détenu arbitrairement, simplement pour s’être exprimé ».

Avant de marteler à propos, que «ce dernier doit être libéré immédiatement et sans conditions, tandis que les autres personnes doivent être jugées sans délai selon des procédures justes et équitables, ou libérées ».

Plus loin, le rapport rappelle que «le militant pro-démocratie du Front national pour la défense de la constitution (FNDC) Oumar Sylla, demeure en détention arbitraire depuis bientôt 10 mois ». Avec la précision ‘‘qu’arrêté le 29 septembre 2020 à Conakry alors qu’il s’apprêtait à participer à une manifestation organisée par le FNDC pour protester contre la candidature du président Alpha Condé à un troisième mandat, il a été condamné lors de son procès en appel le 10 juin 2021 à trois ans de prison ferme pour « communication et divulgation de fausses informations, menaces notamment de violences ou de mort ».

Sans oublier « qu’après trois mois de détention provisoire, Oumar Sylla avait entamé une grève de la faim le 25 décembre 2020 pour exiger la tenue de son procès », indique Amnesty International.

Avant de déclarer que «les autorités doivent immédiatement et sans conditions libérer Oumar Sylla, ainsi que toutes les personnes arbitrairement détenues pour avoir voulu exercer leur droit à la liberté d’expression».

Ordonnance de renvoi et suite

Parlant des responsables politiques renvoyés devant le tribunal, le rapport note que «selon l’ordonnance de renvoi, les charges pour « meurtre et complicité de meurtre » contre  Ibrahima Chérif Bah, Ousmane « Gaoual » Diallo, Mamadou Cellou Balde et Abdoulaye Bah (tous de l’UFDG), Etienne Soropogui, président du mouvement politique Nos valeurs communes, allié de l’UFDG et Amadou Djouldé Diallo, membre de la cellule de communication de l’UFDG ».

Mais, précise le document, « ils sont inculpés chacun pour tout ou partie des charges suivantes : ‘‘ atteinte aux institutions de la république », « trouble à l’État par la dévastation et le pillage », « participation à un mouvement insurrectionnel », « menace de violence ou de mort par le biais d’un système d’information », et « production, diffusion et mise à disposition d’autres de données de nature à troubler l’ordre public ou la sécurité publique. ’’

Avant de faire remarquer « qu’aucune date d’audience n’a encore été fixée, des visites leur ont été refusées, leur mandat de dépôt, arrivé à expiration, n’a pas été renouvelé, en violation du Code de procédure pénale ». Et de rappeler que «le collectif des avocats des opposants avait annoncé en février 2021 la suspension de sa participation à la procédure, au motif du ‘‘caractère fallacieux des chefs d’inculpation, des détentions arbitraires prolongées, et de la violation répétée et intolérable des droits de la défense’’

Le rapport qui cite Samira Daoud précise également que «parmi les 57 personnes renvoyées devant le tribunal, huit le sont pour l’attaque d’un train de la compagnie minière russe Rusal, le 23 octobre 2020 à Sonfonia (Conakry), au cours de laquelle quatre agents des services de défense et de sécurité ont trouvé la mort ».

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