L’accord politique de sortie de crise pourrait-t-il être mis en cause suite aux réactions de protestation (parfois violentes) exprimées par des fédérations ou sections du parti au pouvoir, le RPG-ARC-EN-CIEL ? Signé à la veille d’une manifestation pacifique prévue par l’opposition républicaine, le 8 août dernier, l’accord prévoit la désignation des exécutifs des mairies de Dubréka et de Kindia respectivement par la mouvance et l’UFDG, de Cellou Dalein Diallo.
Cependant, depuis l’annonce de cette signature entre la mouvance et l’opposition, des voix s’élèvent pour exprimer leur désapprobation. C’est le cas de l’Union des forces républicaines (UFR) du Haut représentant du Chef de l’Etat, Sidya Touré.
Après avoir exprimé son désaccord, le président de l’UFR a reçu au siège de son parti, le président de la République, Alpha Condé, à la tête d’une forte délégation composée des ministres de la Défense, le Dr Mohamed Diané, Bah Ousmane, du vice-gouverneur de la Banque Centrale, Baidy Aribot, etc.
Au sortir de cette rencontre, les deux parties ont affirmé qu’entre le RPG et l’UFR, « il n’y a aucun problème » même si auparavant, le second a déploré la signature de l’accord en l’absence du Comité de suivi des accords piloté par le ministère de l’Administration du territoire et de la Décentralisation.
En dehors de l’UFR, des militants du RPG à Kindia, des communes rurales de Guéasso et Bignamou sont sortis dans la rue pour exprimer leur opposition à cet accord.
Mais dans le but d’apaiser la tension et de redynamiser le parti, le président de la République a appelé à la mobilisation. Au siège du RPG ce samedi, à l’occasion de l’assemblée nationale, il a invité tout le monde à donner « de la force à notre parti. En quoi faisant ? Il faut que tout le monde se lève pour écouter tout le monde afin de faire renaître le parti comme il l’était hier. Aujourd’hui, il faut qu’on se dise la vérité, le parti est tombé ».
Pour preuve, ajoute-il « lors des élections locales, (…) on ne m’a pas écouté. Ils ont dit 80% pour le RPG et 20% pour les autres ». Mais, finalement, note-t-il, les gens n’ont pas voté et il y a une floraison « de candidatures indépendantes ». Dans un ton limpide, il a demandé aux militants et sympathisants d’abandonner « les copinages et l’affinité » pour la survie du parti.
Pour leur part, les militants de l’UFDG, principale formation politique de l’opposition, semblent respecter la décision du « chef ». Puisque vingt-six (26) quartiers et districts, plus la commune urbaine de Kindia rentrent dans l’escarcelle du parti.
Avec l’accord politique signé entre la mouvance et l’opposition, les contestateurs dudit accord estiment qu’en Guinée, « désormais, c’est le consensus qui prime sur la loi ».
Avec les protestations des militants du RPG et la désapprobation de certains leaders, l’accord signé dans la nuit du 8 août pourrait-il être ébranlé ? Les jours à venir nous édifieront.