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Guêpier nigérien : Entre stratégie du fou et réelle volonté d’en découdre avec les putschistes (Éditorial)

Les chefs d’État de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ont juré de ferrailler contre la junte nigérienne. Bien que pour le moment aucun calendrier ne soit défini pour cet assaut devant servir à faire payer aux putschistes nigériens leur crime de lèse-majesté. On en est à ce jour qu’aux effets de manche du président en exercice de la Cédéao Bola Tinubu et des états-majors des armées devant prendre part à cette opération de restauration de la démocratie. Certains observateurs pensent d’ailleurs à une « stratégie du fou », visant à provoquer la psychose au sein des nouveaux maîtres de Niamey, quitte à les faire plier, sans qu’aucune goutte de sang ne soit versée.

« Soumettre l’ennemi par la force n’est pas le summum de l’art de la guerre, le summum de cet art est de soumettre l’ennemi sans verser une seule goutte de sang », enseigne le stratège chinois Sun Tzu, dans l’Art de la guerre.

Un aphorisme dont la Cédéao serait sans doute en train de s’inspirer dans son bras de fer avec la junte nigérienne. C’est du moins ce que souhaitent tous ceux qui craignent qu’une intervention armée de la Cédéao dans Niamey, ne donne lieu à d’énormes pertes chez des civils innocents. Comme effets collatéraux de cette intervention militaire, si jamais, elle a lieu.

Nous n’en sommes certes qu’aux effets d’annonce pour le moment. Même si le président nigérian Bola Tinubu, en même temps président en exercice de la Cédéao, voudrait faire de cette opération une question d’honneur.

Pour laver l’affront qui a été fait à son institution. Cette dernière ayant essuyé un sérieux revers suite à ce coup d’État survenu au Niger. Pour la simple raison que c’est quasiment au lendemain du sommet de Bissau, lors duquel Bola Tinubu, avait profité de son intronisation pour siffler la fin des putschs dans la région, que le président Bazouma fut déposé.

Cette déculottée, la cédéao continue de l’avoir en travers de la gorge, comme une grosse arête. C’est une organisation régionale qui fait face désormais à un dilemme cornélien. Entre passer par pertes et profits le putsch, en lâchant les godasses au général Abdourahamane Tchiani et sa bande, et mener l’assaut pour chasser les putschistes. Afin de réinstaller Bazoum dans son fauteuil. Mohamed Bazoum qui, il faut le rappeler, serait toujours séquestré par les putschistes, dans un coin de Niamey.

De ces deux maux, il faudra choisir le moindre. Pour éviter que le remède ne soit pire que le mal.

A mesure que les jours s’égrènent, certains observateurs pensent que cette opération de restauration de la démocratie pourrait ne pas avoir lieu. Des observateurs qui surfent sur une éventuelle volteface de la Cédéao. Au cas où les chefs d’État de l’organisation régionale sauraient raison garder, en prenant en compte les pertes en vies humaines inutiles qu’une telle attaque contre Niamey pourrait engendrer.

Cette supputation n’a pourtant rien d’une vue de l’esprit. Vu que même l’Union Africaine ne serait pas tout à fait partante pour l’option militaire.

Le souhait serait que Tchiani fasse des concessions, en acceptant de prendre langue avec la cédéao, pour une sortie de crise négociée. Une sorte de paix des braves, sans perdre la face. En optant par exemple pour une transition dirigée par un civil, sur une courte durée. Au lieu de dérouler les trois ans définis par la junte.

Dans ce donnant-donnant, la cédéao pourrait aussi faire fi du retour de Bazoum au pouvoir.

Tout pourrait dépendre de l’effet de dissuasion que pourrait engendrer la « stratégie du fou » de la cédéao sur les putschistes. A savoir si les menaces d’une intervention militaire pourraient faire plier Tchiani. Un général qui, pour le moment, tente de raffermir son pouvoir, en flattant les émotions souverainistes de ses compatriotes.

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