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Guéckédou : la sous-préfecture natale de la première dame coupée du monde entier à cause de l‘état de la route.

Avant les grandes pluies, la piste rurale qui lie la Commune Urbaine de Guéckédou à ses Communes Rurales de Nongoa, Ouéndé Kénéma et Fangamadou se trouve dans un piteux état, rendant la circulation quasi impossible. Ouéndé Kénéma est la sous-préfecture natale de l’actuelle première dame de la République Hadja Djènè Kaba Condé.

Pour une distance de 27 km, ce tronçon  Guéckédou-Nongoa souffre depuis plusieurs années d’un manque total d’entretien.

Selon une source  bien informée du ministère en charge des Travaux Publics, cette route est déjà financée en hauteur de 14 milliards GNF. Mais c’est la première responsable du département qui aurait mis pied sur le projet et empêcher sa réalisation.

En attendant la population vit  quotidiennement les conséquences.Parmi elles, les accidents de circulation, l’augmentation du transport et des prix de certains produits alimentaires et la réduction des recettes.

Interrogé sur le calvaire que traversent les usagers de cette route en ruine, le Maire de la Commune Rurale de Nongoa, Faya Kotty Tolno   a souligné : « vu l’état défectueux de cette route, si rien n’est fait dans deux mois, les trois communes rurales seront coupées de laCommune Urbaine de Guéckédou ».

De son côté, Capitaine Laye Naїté, Sous/Préfet de Nongoa déclare : « cette route est un calvaire. Une route longue de 27 km, mais lorsque vous l’empruntez, c’est de la quinine».

Quant au Président des transporteurs, Mamadou Djan Diallo : « cette route est complètement foutue. Actuellement, nous avons 4 camions enlisés dans la boue. D’ici Guéckédou, nous pouvons faire 3 à 4 jours avec des produits agricoles qui se gâtent à cause au retard dans leur livraison. Nous demandons au Président de nous aider pour le reprofilage de cette route. L’an passé, nous avons garé nos véhicules durant les 4 mois des grandes pluies. Le trajet était très dangereux.

A chaque fois on nous dit que cette route sera financée, mais necroyons pas à ça, tant que nous ne voyons pas les machines travailler».

Faya Sandouno, Directeur Sous/Préfectoral de la jeunesse ajoute : « la jeunesse de Nongoa n’est pas du tout à l’aise à propos de cette route. Ça fait 3 ans, c’est la jeunesse qui arrange cette route. Nous avons rencontré le Préfet sortant. On a tout fait, toujours en vain. Même actuellement, nous avons délégué 3 jeunes pour aller rencontrer le Préfet pour qu’il soit notre messager auprès du chef de l’Etat. Mais à chaque fois, ce sont les mêmes promesses. Nous-mêmes, nous avons honte devant cette population face aux promesses que nous avons toujours rapportées. Quand tu promets à une population sous ton commandement, il faut réaliser. Mais si à chaque fois ce sont des fausses promesses, que pourrons-nous leur dire de notre gouvernement ? S’interroge-t-il.

Mamoudou Kaba : « Actuellement mon père est parti à Conakry pour rencontrer le Président ou la Première Dame à propos de cette route. Mais impossible de les rencontrer. A chaque tentative, mon père est empêché de rencontrer le Chef de l’Etat  par certains responsables» a-t-il souligné.

Une route en danger

Un chauffeur de camion enlisé dans la boue raconte son calvaire : « nous sommes bloqués ici depuis hier. Nous attendons l’aide des habitants de Fandou Yema pour nous aider à pousser le camion. Malgré les risques que nous allons tous courir derrière ce camion plein de bagages, bloqué sur cette partie accidentée, nous sommes  obligés, car nous n’avons pas d’autres alternatives. Parfois, c’est nous qui défrichons la brousse pour nous frayer un chemin».

L’augmentation des prix au marché

Saa Bengou Millimouno surpris de la montée vertigineuse des prix : «je suis venu payer du ciment, aujourd’hui, au lieu de 75 000 GNF le sac, on me dit à 100.000 GNF tout ça à cause de cette mauvaise route », a-t-il déploré.

Tous les produits achetés à Guéckédou villes ont augmenté, s’inquiète un autre.

Lamine Camara, lui parle de l’augmentation du transport : « Nous souffrons beaucoup ici. Avant, on envoyait un sac de colas à  20.000 GNF, mais actuellement, nous l’envoyons à 60.000 GNF. »

Un taxi-motard Guéckédou-Nongoa déclare que le transport passe de 15.000 GNF à 35.000GNF voire 50. 000 GNF en cas de pluies.

La baisse des recettes

Mohamed Koivogui, Coordinateur Adjoint du débarcadère de Nongoa explique : « le mauvais état de la route provoque des conséquences très graves : réduction  de la marchandise en provenance de la Sierra Leone comme le cola, l’huile, le café etc. ainsi que celle de la Guinée vers la Sierra Leone. Actuellement par exemple nous enregistrons 30 tonnes par jour en provenance de la Sierra Leone.

Mais si la route n’est  pas réalisée cette année, dans deux mois,  on aura difficilement 8 tonnes, du coup les recettes douanières diminueront considérablement. Les camions transporteurs diminuent et la marchandise pourrit au débarcadère ici », prévient-il .

Des évacuations sanitaires difficiles

C’est le cas des femmes en travail qui nécessitent une évacuation à Guéckédou. Si on appelle l’ambulance, elle retarde beaucoup sur la route. A cause de cette mauvaise route, les femmes en travail accouchent et meurent en cours de route, nous confie Séllé Tolno, chef du centre de santé de Nongoa.

Il est à rappeler que cette route  est non seulement une route transfrontalière qui relie  Guéckédou (Préfecture de la Guinée) à la Sierra Leone.

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