Dans la cité des agrumes, les cours n’ont pas normalement démarré ce lundi 29 octobre 2018. Ce matin, certaines écoles de la commune urbaine n’ont pas encore fonctionné, mais par compte d’autres, ont dispensé partiellement les cours, malgré la faible affluence qu’elles ont enregistrée.
Dans la soirée du samedi dernier, les enseignants grévistes de Kindia, ont tenu leur assemblée générale au cours de laquelle, des instructions fermes ont été données à ceux qui se rendent souvent dans les établissements pour dispenser clandestinement les cours.
Ce lundi matin, ces invites ont été mises en exécution ; plusieurs enseignants de la ville ont rejoint les rangs en boycottant les salles de classes. Partout, c’était un silence de cimetière ; certaines écoles de la place d’ailleurs étaient sous menace des enseignants grévistes.
« Ce matin, il n’y a pas eu aucun enseignant à l’école ni titulaire ni contractuel. J’ai enregistré la présence de 25 élèves qui par la suite ont quitté par la fuite animés par une psychose qui a ébranlé les écoles voisines. Je suis seul à l’école mais pas d’élève », déclare Apollinaire Sandino, directeur de l’école primaire application.
Si jusque-là, certaines écoles peinent toujours à démarrer effectivement les cours, d’autres par compte, reçoivent tous les jours, un plus grand nombre d’élèves et avec cet effectif donc, elles ne se gênent pas de dispenser les cours. C’est le cas de l’école primaire Kindia 4 situé au quartier Thierno Djibia.
« Nous nous travaillions tous les jours depuis l’ouverture des classes le 3 octobre 2018. On a 700 élèves comme effectif mais c’est 600 qui répondent pour le moment. Malgré les menaces, on tient bon et ça se passe bien et les enseignants sont réguliers par ce qu’ils pensent à l’avenir des enfants », explique Ibrahima Kaba, directeur de l’école primaire Kindia 4.
Interrogé sur la situation en tournée de sensibilisation, le directeur préfectoral de l’éducation de Kindia a invité l’ensemble des acteurs du système éducatif guinéen de privilégier d’abord l’avenir des enfants avant tout autre intérêt.
« Je demande aux parents d’élève, aux encadreurs, aux élèves pour que les gens acceptent de venir travailler à l’école. Il faut que les cours soient dispensés normalement. C’est l’avenir de nos enfants qui est en jeu », dit Ousmane Aissata 1 Camara.
Ce matin devant les établissements, un dispositif sécuritaire était mise en place par les autorités afin de protéger les élèves et les encadreurs qui ne sont pas dans l’esprit de ce mouvement de grève déclenché par le syndicat libre des enseignants et chercheurs de guinée.