Malgré la menace du ministère de l’Enseignement Pré-universitaire de suspendre le salaire des enseignants qui continueront à observer le mot d’ordre de grève général déclenché par le SLECG d’Aboubacar Soumah, les cours n’ont toujours pas repris ce lundi 8 octobre à Labé.
Dans la matinée de ce lundi, on constatait une faible présence d’élèves dans des rares écoles où, malgré la pression des autorités, le peu d’enseignants qui se sont présentés ont été contraints de libérer les élèves. Sur cette situation, Laye Kéita, chef section pédagogique à l’IRE de Labé livre son constat : «au niveau du complexe Hoggo M’bouro dans une salle de terminale, le professeur de géographie est en train de tenir son cours avec 9 élèves. Donc, au niveau du collège, on a 7 élèves. Le syndicat est en train de jouer son rôle sur le terrain mais nous aussi nous voulons que l’année ne soit pas perdue. C’est que les élèves et les enseignants n’ont pas répondu à 100 %. Au lycée Wouro, c’est là-bas où le bât blesse. Sur 13 enseignants programmés, il n’y avait que deux ; au collège Thyndel aussi sur 8 programmé, y avait qu’une seule ; au franco-arabe, tous les enseignants programmés sont sur place mais il n’y a pas d’élèves. À Konkola, direction 5/5, enseignants 5/13.»
Le faible taux d’élèves ayant voulu reprendre les cours en ce lundi pousse Pierrette Toupou, l’inspectrice régionale de l’éducation à tirer la sonnette d’alarme: «par endroits, il y a des enseignants qui sont absents. Mais ce sont les élèves qui ne sont pas venus. J’entends dire que les parents ont peur. Je ne sais pas de quoi ils ont peur. Qu’ils laissent les enfants venir à l’école pour éviter d’accuser du retard sur l’exécution des programmes. On a ouvert les classes depuis le 03 et jusqu’à présent, tout est paralysé. On avait grand espoir que les cours allaient commencer aujourd’hui. »
Un état des lieux salué par l’antenne régionale du syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée à Labé : «le constat est vraiment encourageant. Parce que le mot d’ordre de grève lancé par le SLECG a été bien observé à Labé. Les parents ont accepté de garder leurs enfants à la maison, les enseignants ont vraiment respecté le mot d’ordre de grève à Labé», s’est réjoui Mamadou Niama Baldé, le secrétaire de la section locale du SLECG de Labé.
Quant aux enseignants, nombreux parmi eux affirment à Labé être prêts à accompagner le syndicat jusqu’au bout.