Depuis le début de la grève des magistrats, le tribunal de première instance de Boké ne fonctionne plus normalement. Salle d’audience desserte, les bureaux fermés… ! Tel est le constat qui s’offre à tout visiteur en escale dans cette juridiction. Pour la sécurité des lieux, se trouve posté un agent qui réceptionne les courriers administratifs quotidiens.
« Nous sommes en grève. Nous acceptons les dossiers mais, nous ne traitons aucun cas pour le moment. Nous ne délivrons ni casier judiciaire ni jugement supplétif ni certificat de nationalité », nous confie, sous le sceau de l’anonymat, notre agent interlocuteur.
Pour Maïmouna Sylla, résidente de la commune urbaine de Boké, la paralysie des tribunaux de première instance suite à la grève des magistrats, a un impact négatif sur la vie des citoyens de la localité. Elle y était venue chercher des dossiers qu’elle devait envoyer à l’étranger pour son frère. Malheureusement, elle a découvert que la justice de Boké est en grève.
Elle a partagé sa frustration dans ces termes : « je suis venue chercher un jugement supplétif pour mon petit frère qui a émigré en France. Normalement, je devais obtenir ce document, le faire transcrire à la commune rapidement et lui envoyer avant sa convocation là-bas. C’est vraiment une situation qui nous peine. Combien de jours cette grève va-t-elle durer et l’appel de mon frère n’est plus très loin. »
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En plus de ces préoccupations, plusieurs procès étaient prévus pour cette semaine, mais en raison de l’absence des magistrats, ces audiences n’ont pas pu avoir lieu.
Aboubacar Camara, originaire de la sous-préfecture de Kamsar, était venu pour assister au procès de son petit frère. Face à cette situation, il a exprimé sa colère : » ce matin, c’était le jugement de mon petit frère, mais on m’a informé qu’ils sont en grève. Je dois donc faire le trajet retour jusqu’à Kamsar. Ce qui est difficile pour moi. D’autant plus que j’ai parcouru une longue distance à moto pour venir ici. »
En outre, les conséquences de cette grève affectent également les chercheurs d’emploi qui ont souvent besoin de rassembler des dossiers pour postuler à des emplois dans les entreprises minières.