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Grève à Kamsar : la délégation syndicale et les responsables d’ANAIM en négociation à l’IGT

Les négociations continuent entre la direction générale d’ANAIM et la délégation syndicale suite à la grève qui paralyse, depuis mercredi, les activités de l’Agence à Kamsar. Les deux parties se retrouvent sous l’arbitrage de l’Inspection Générale du Travail (IGT) pour solutionner la crise qui secoue l’ANAIM depuis maintenant 48 heures. La délégation dépêchée hier par la direction générale d’Anaim sur le terrain pour sensibiliser les grévistes a, certes, pu obtenir le respect du service minimum et calmer les esprits, mais tout dépend de la rencontre d’aujourd’hui.

Que s’est-il passé pour que les travailleurs d’ANAIM se révoltent à Kamsar ?

Pour être imprégné de la situation, nous nous sommes rendus à la direction générale d’ANAIM où on apprend que depuis le 14 janvier dernier, la délégation syndicale d’ANAIM-Kamsar a déposé une plate-forme revendicatrice. Et que deux jours seulement après le dépôt du courrier, cette délégation syndicale aurait lancé un préavis de grève sans donner le temps à la direction générale ni consulter la délégation syndicale de CBK-ANAIM.

Ainsi, selon les responsables d’ANAIM, après examen du dossier, ayant constaté des manquements, ils ont adressé une correspondance à l’Inspection Générale du Travail. Celle-ci va alors convoquer le 22 janvier, le syndicat et la direction générale pour ouvrir un couloir de négociations.

Mais auparavant, il a cherché à connaitre la position de la délégation syndicale de Conakry qui, elle, ne reconnait pas cette plateforme revendicatrice. Ainsi le même jour, on fait appel à la CNTG (Confédération nationale des travailleurs de Guinée) qui se saisit du dossier. Elle convoque à son tour les deux délégations syndicales.

A l’issue de cette rencontre, aux dires de nos interlocuteurs, il s’est dégagé un point de vue commun : un consensus portant sur quinze points de revendications.

Ainsi, la direction générale D’ANAIM fut saisie pour une rencontre le 4 février pour la suite des négociations avec des parties prenantes, à l’Inspection Générale du Travail, plus précisément dans la salle de réunion du ministère de l’Enseignement Professionnel.

Au cours des négociations qui ont duré plus d’une semaine, on nous apprend que treize points ont trouvé solutions. Sur ces treize points, deux n’ont pas fait l’unanimité. Il s’agit de l’augmentation des salaires de base à 35% et un bonus de 10 millions par travailleur.

Toujours selon nos interlocuteurs, le représentant de la direction générale d’ANAIM a expliqué à l’Inspection Générale du Travail et aux responsables de la délégation syndicale d’ANAIM-Kamsar, les difficultés auxquelles l’agence est confrontée.

En prélude aux débats, il a tenu à expliquer la différence entre la CBG et son agence, tout en reconnaissant le droit de revendication du syndicat. Il a profité pour donner les raisons de la difficulté financière. Comme quoi, la CBG étant une société d’extraction bauxitique qui commercialise, et qui a la capacité de levée de fonds, n’a pas atteint l’objectif qu’elle s’est fixée.

Au lieu de 15 millions de tonnes de bauxite en 2018, elle a produit 12 millions de tonnes. Ce qui, par conséquent, aurait influé  sur les revenues de l’ANAIM qui perçoit le loyer à la hauteur de 0,75$ par tonne exportée. Cette baisse de production, pour le représentant d’ANAIM, est due aux réalisations des projets d’extension où ANAIM est partie prenante à 50%. Ceci étant, le loyer perçu par ANAIM ne représente que 1% des chiffres d’affaires de la CBG.

Pour une question de comparaison, rappelons que le syndicat de la CBG avait sollicité 15% d’augmentation de salaires de base. A la fin, il n’a obtenu que 6%. Et sur les 15millions de bonus demandés, la direction générale de CBG n’a pu donner qu’une prime d’encouragement de 4millions cinq cent mille francs guinéens du fait, dit-on, de la baisse de la production. Alors pour les responsables d’ANAIM, ils ne comprennent pas comment, peut-on leur demander, eux qui n’ont que moins de 1% de CBG issue des loyers, 35% d’augmentation de salaires et 10millions de bonus ?

Ainsi, au cours des discussions à l’Inspection Générale du Travail pour la résolution des deux points d’achoppement, le représentant d’ANAIM a sollicité l’autorisation de l’Inspection Générale du Travail et à la délégation syndicale à ce qu’ils reviennent à l’accord-maison. Ce qui est accepté à condition que les parties prenantes reviennent à l’Inspection Générale du Travail quelle que soit l’issue des discutions pour un protocole d’accord.

Au cours donc des débats à l’interne, la direction générale de l’ANAIM a proposé une augmentation de 1,5% et une prime d’un million compte tenu des revenus perçus avec CBG. Ce qui n’est pas accepté par le syndicat.

Entre-temps, à la fin de cette journée de négociations,  l’ANAIM a enregistré un décès d’une employée au sein de l’effectif à Kamsar. La délégation syndicale demande alors de lui accorder un temps pour les funérailles de la défunte. Avec la promesse de revenir à la table de négociations. Mais hélas, Alpha Magassouba, le président de la délégation syndicale ne va pas respecter le rendez-vous. Au contraire, ils déclenchent une grève de 48 heures à compter d’hier mercredi 13 février 2019.

La direction d’ANAIM informée dépêche immédiatement une délégation à Kamsar. Cette délégation conduite par le directeur des ressources humaines et d’administration s’est alors rendue nuitamment sur les lieux pour d’abord constater le respect du service minimum et aussi sensibiliser les grévistes afin de revenir sur la table de négociation à l’Inspection Générale du Travail.

Selon les responsables d’ANAIM, un moratoire a été trouvé demandant aux travailleurs de reprendre le travail en attendant les conclusions de la réunion de ce jeudi 14 février au ministère de l’Enseignement Professionnel. Ce qui aurait été accepté par les responsables syndicaux.

Interrogé au téléphone, Alpha Magassouba, le représentant de la délégation syndicale soutient le contraire en informant que la grève continue dans tous les services d’ANAIM à Kamsar excepté l’hôpital pour les urgences. Respect du service minimum oblige. « Je suis en route pour Conakry, pour la rencontre d’aujourd’hui. Mais la grève continue à l’exception de l’hôpital pour les cas d’urgence. Si rien de potable ne sort de la rencontre d’aujourd’hui, la grève reprendra le mardi prochain. Ce qu’on nous a proposé est très insuffisant », explique-t-il avant de nous raccrocher.

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