« Je suis fier de faire partie de cette aventure qui va changer le destin de la Guinée… »
Le ministre sortant des Transports, Oyé Guilavogui a passé le témoin au désormais ex-porte-parole de l’opposition dite républicaine, Aboubacar Sylla, ce jeudi 31 mai, dans l’enceinte dudit ministère. C’était en présence de quelques membres du gouvernement et des cadres du département fortement mobilisés.
Le ministre d’Etat, ministre des Transports,Aboubacar Sylla a, d’entrée de jeu, remercié le président de la République pour le courage politique que constitue la formation de ce gouvernement d’ouverture. « Je voudrais, d’entrée de jeu, remercié du plus profond du cœur, le président de la République, Pr Alpha Condé, qui a pris sur lui le courage politique et la vision nécessaire pour effectuer cette ouverture et ce geste de rassemblement qui constitue la constitution de ce gouvernement », a-t-il déclaré en promettant de tout faire pour mériter cette confiance et d’être à la hauteur des espoirs que la mise en place de ce gouvernement d’ouverture a suscité au sein des populations guinéennes.
« Pour certains, cela peut sembler surprenant qu’un opposant bon teint fasse son entrée dans un gouvernement chez nous. Mais l’histoire politique récente de notre pays démontre que dans le passé, il y a eu au moins trois gouvernements d’ouverture ou de consensus ou de coalition ou d’union nationale qui ont présidé aux destinées de ce pays », a souligné le ministre entrant des Transports pour justifier son choix d’appartenir au gouvernement. Et pour appuyer argumentation, il a cité l’exemple, en 2007, du gouvernement de large consensus dirigé par Lansana Kouyaté ; en 2008, le gouvernement de large ouverture dirigé par Ahmed Souaré et en 2010, le gouvernement d’union nationale dirigé par feu Jean-Marie Doré. Il est même allé plus loin pour citer les exemples allemand, italien, ivoirien et Zimbabwéen où des membres de l’opposition ont accepté d’appartenir à une coalition gouvernementale.
« Je salue donc cette vision du Président de la République qui sait que les Guinéens, quels que soient leurs partis politiques, demeurent et avant tout des Guinéens. Ils sont par conséquent soucieux de l’avenir du pays. Je serai donc à la hauteur de cette confiance et je ferai en sorte que cette ouverture du Président de la République s’approfondisse et s’élargisse en demeurant un modèle en matière de gouvernance dans le secteur des transports et que cela suscite de nouvelles vocations et qu’à l’avenir, les Guinéens se retrouvent plus souvent ensemble qu’ils ne se combattent entre eux »,a ajouté Aboubacar Sylla.
Plus loin, le ministre Sylla a reconnu les efforts du pouvoir en place qui, dit-il, a mobilisé des fonds importants pour le pays. Des fonds qui, à son avis, peuvent changer complètement le pays et les conditions de vie des Guinéens. « Ces montants demeurent à l’état potentiel. Il faut qu’il y ait une équipe gouvernementale qui soit en mesure de concevoir et de mettre en œuvre des projets susceptibles d’être éligibles à ces financements disponibles. C’est pour cela que je suis heureux et je suis fier de faire partie de cette aventure qui va changer le destin de la Guinée, même si c’est la moitié de ce montant ou le ¼ de ce montant qui est investi en Guinée, cela va changer notre pays et le sortir du peloton de queue des pays africains…», a-t-il lancé.
Et de poursuivre : « Je suis fier d’appartenir au gouvernement, je ferai de mon mieux pour que la confiance qui a été placée en moi soit une confiance qui ne sera pas déçue ni vis-à-vis de celui qui m’a nommé à ce poste ni vis-à-vis des populations guinéennes ».
Aux responsables du ministère des Transports, Aboubacar Sylla a rassuré : « Il n’y aura pas chez moi des règlements de compte, ils n’y aura pas de chasse aux sorcières. Je serai résolument tourné vers l’avenir. On ne sera pas là pour déterrer des morts pour savoir ce qui s’est passé avant notre arrivée à ce ministère. J’ai l’objectif d’aller de l’avant et faire en sorte que le ministère des Transports aille de l’avant. Je m’attacherai à faire en sorte que le Guinéen souffre moins, qu’ils ne soient pas obligés de quitter au travail et rentrer à leur domicile après avoir tourné dans les rues trois heures avant d’avoir un véhicule. Je m’enragerai bien sûr avec la collaboration des travailleurs de ce département à faire en sorte qu’on n’attende pas indéfiniment un bus pour quitter son domicile pour venir à son lieu de travail ».
Se disant être un ministre ouvert et à l’écoute des travailleurs, Aboubacar Sylla en appelle à la cohésion pour aller vers un avenir meilleur en lieu et place des guéguerres auxquelles certains départements ministériels sont confrontés.