Le siège de Aide et Action, sis à Kipé, dans la commune de Ratoma, a servi de cadre lundi 13 mai à la signature de huit conventions de sous-subventions d’une valeur de 627 200 000 Gnf, alloués dans le cadre du projet « Suivi Citoyen de l’Action Publique et Gouvernance Locale Participative » (SCAP-GLP), financé par l’Union Européenne.
Ces sous-subventions sont destinées à 7 collectifs d’organisations de la société civile des régions de Boké, Faranah, Kankan, Kindia, Labé, Mamou et N’Zérékoré ainsi qu’à la Plateforme d’Information et d’Action pour la Dette et le Développement (PIADD).
Pour le Directeur pays Guinée de Aide et Action, Moctar Diallo, ce projet vise à renforcer les compétences de sept collectifs d’organisations de la société civile dans les sept régions administratives afin qu’au niveau local, les collectifs soient capables d’apporter un appui aux populations et aux organisations locales, à réaliser ce qu’on appelle suivi et évaluation participatifs.
« C’est une démarche qui permet aux populations des collectivités de questionner les services qui leur sont offerts tous les trois mois afin de sortir un plan d’amélioration », a-t-il fait savoir.
Prenant son exemple sur un centre de santé qui est confronté à une mauvaise fréquentation et des plaintes liées à la qualité de l’accueil ou encore à sa capacité de recevoir les patients, Moctar Diallo a indiqué que le collectif doit pouvoir faire des propositions assez concrètes à appliquer pour corriger nettement ces difficultés. « Il faut instaurer le dialogue de façon constante entre les populations, les élus locaux et les services déconcentrés tout au long de l’année », a-t-il suggéré.
D’après Diallo, au niveau local, ces collectifs feront ce qu’on appelle jury citoyen qui est un cadre aménagé qui permet à l’ensemble de la population de poser et de mettre les problèmes sur la table (…).
L’une des récipiendaires, Mme Barry Sonna présidente de l’ONG Action des femmes volontaires pour le développement durable de Mamou, a rappelé que cet appui contribuera au renforcement des capacités de 425 acteurs locaux sur le suivi participatif dans 14 communes rurales à travers 140 fora communautaires auxquels participeront 7 mille citoyens.
« Nous allons d’abord faire des sensibilisations et la formation pour amener les élus locaux et la population à adhérer à l’action dans le cadre du budget participatif de la localité. Il faut que la localité soit informée réellement sur la gestion effective des ressources mobilisées au niveau de la localité. Cela va amener les élus locaux à faire une redevabilité au niveau de la population et il va aider la population à être informer sur tout ce que les communes vont faire dans la localité et cette même population va encore participer à l’élaboration et à la gestion même des ressources mobilisées au niveau des communes », a-t-elle expliqué juste après la signature.
Pour sa part, Thierno Ciré Barry, chef du projet suivi citoyen de l’action publique et gouvernance locale participative, a déclaré que la loi guinéenne consacre les collectivités locales comme le cadre institutionnel de l’exercice de la démocratie. « Elle précise que le citoyen ou tout autre résident dans une collectivité locale a le droit de donner son avis sur toutes les questions qui préoccupent la collectivité », a-t-il expliqué à la presse.
Plus loin, M. Barry a affirmé qu’il s’agit de permettre les citoyens de jouir de ses droits que ce projet a été mis en œuvre. « Pour jouir de ses droits, la collectivité locale a besoin de disposer des outils lui permettant de s’exprimer. Les citoyens aussi ont besoin de trouver au niveau local des cadres de concertation. C’est pourquoi nous avons jugé utile de former des organisations de la société civile pour qu’elles soient capables et de façon continue à mobiliser les citoyens pour échanger et les amener à faire des propositions de développement de leurs collectivités », a-t-il indiqué.