« J’ai l’ambition de bâtir une carrière internationale dans la musique. J’ai la folle envie d’inspirer la jeunesse, les adultes à devenir meilleurs à travers ma musique. Mon souhait c’est de confirmer davantage le dicton selon lequel la musique adoucit les mœurs…»
Au Canada, le beau temps se dissipe. Peu à peu, les températures se rafraichissent. Le long et froid hiver canadien s’annonce. Rien de mieux, pour les mélomanes montréalais, qu’une cantatrice guinéenne à ses débuts en solo mais déjà grande par son talent, pour entamer les 6 prochains mois dans la chaleur des merveilleuses sonorités guinéennes.
Gbèssa Fanta Diabaté puisqu’il s’agit bien d’elle, vient d’offrir à votre quotidien électronique Guinéenews© en primeur, quelques moments de son temps pour nous parler d’elle, de ses premiers pas d’artiste talentueuse et surtout de ses ambitions en termes de carrière musicale.
Un talent singulier déjà reconnu au niveau international par le Kilimandjaro Music Award de Toronto édition 2018, la plus grande cérémonie de reconnaissance des talents afro-musiciens d’Amérique du Nord, qui l’a nominé dans la catégorie « meilleure révélation d’artiste féminine »
Elle est à Montréal depuis quelques semaines où elle doit faire son premier concert le 3 novembres. Aux côtés de son époux, DJ Soul le « Sorcier » qui veille affectueusement et professionnellement sur les débuts prometteurs de sa dulcinée, elle nous livre à cœur ouvert, les liens qu’elle a avec la musique guinéenne et qui l’ont conduit à prendre son envol pour la ville métropolitaine, ainsi que l’empreinte qu’elle entend y laisser. Lisez sa première interview.
Guinéenews© : votre nouvel opus « I mèrè mèrè » que l’on pourrait traduire littéralement en français par « chichis » a bien été accueilli par les mélomanes guinéens. Que vous inspire ce merveilleux accueil ?
Gbèssa Fanta Diabaté : tout d’abord, merci de me donner l’opportunité de m’exprimer à travers les colonnes de votre quotidien électronique. Cet accueil m’inspire beaucoup de gratitude vis-à-vis de mes fans. Je profite de l’occasion pour leur dire un grand merci du fond du cœur.
Cet accueil m’inspire également beaucoup d’humilité aussi. Depuis le 25 février 2018, date à laquelle ce single est dans les bacs, je constate l’ampleur de l’émotion positive qu’il a suscitée auprès de mes compatriotes mais aussi au-delà, au sein de la communauté africaine et mieux, au sein de la communauté des mélomanes tout simplement.
Cela me conduit à mesurer l’ampleur de la responsabilité qui m’incombe, en tant qu’artiste, de toujours mieux faire pour le bonheur de mes fans.
Ensuite, j’ai chanté « I mèrè mèrè » pour rendre hommage à toutes les femmes et tous les hommes qui vivent heureux dans leur vie de couple parce qu’ils ou elles se sentent aimé(e)s. Traditionnellement, lorsqu’on se sent aimé, on le manifeste par les « mèrè mèrè ».
C’est une sorte d’hymne à l’amour, un clin d’œil à tous ceux qui aiment et leur dire de continuer davantage.
Je suis aussi la dernière dans ma famille, donc une « bolokada » que tout le monde chouchoute. J’ai eu la chance d’être aimée et encadrée par tout le monde, en particulier par mon grand frère Gbessa Sékou Diabaté, qui a été là pour moi. Il a beaucoup fait. Seul Dieu peut lui rendre la monnaie de son bienfait à mon égard.
Guinéenews© : à part la musique, vous avez aussi votre métier que l’on peut qualifier de noble. Voulez-vous nous en parler ?
Gbèssa Fanta Diabaté : Oui avec plaisir. Un métier que j’adore. Aide-soignante pour personnes âgées que je pratique en France. Je le fais avec passion. Vous savez, je n’ai presque pas connu mon père et ma mère. J’ai été élevée par ma grand-mère maternelle. Ce métier est en quelque sorte une consolation pour moi.
En m’occupant des vieilles personnes, j’ai comme l’impression de faire ce que je n’ai pas eu comme opportunité de faire pour mes défunts parents. Je le fais avec beaucoup de soin et d’attention.
C’est un métier qui requiert beaucoup de disponibilité et de générosité. Il vous invite à l’humilité surtout nous les jeunes. Il nous enseigne que la vie n’est rien et que tôt ou tard, nous serons amenés à être diminués par le poids de l’âge et à disparaitre.
Guinéenews© : nous avons visionné votre clip sorti il y a 2 mois. Que pouvez-vous nous dire là-dessus ?
Gbèssa Fanta Diabaté : J’éprouve toujours une grande joie et ressens une vive émotion lorsque je regarde ce clip. C’est un rêve de longue date qui se réalise. Les retours que j’ais de mon entourage et de mes fans me procurent des sentiments indescriptibles. C’est le fruit d’un travail d’équipe. Soul 2 Soul production, mon époux, et la réalisation encadrée par Sidy Diallo. Je profite de votre micro pour le remercier ainsi que toutes celles et ceux qui ont contribué à la conception et à la réalisation du produit fini que vous avez visionné.
Le tournage s’est fait entre la Belgique et la France. Ce fut une expérience agréable.
Guinéenews© : d’où vient votre inspiration d’artiste ? De votre famille de griots très connue en Guinée ? De vos liens avec certains grands artistes de renom ?
Gbèssa Fanta Diabaté : ce que je peux vous dire dans un premier temps, c’est que j’adore créer. Naturellement, comme tout artiste, on s’inspire en toute humilité dans son environnement artistique. La Guinée dispose d’artistes de grand talent. Ils m’ont tous inspiré. J’ai évolué depuis toute petite, dans le sillage de certains d’entre eux. Il y a Djekoria Fanta, Namassa Dioubaté, Sèkouba Bambino pour lequel je fais office de choriste.
Mon inspiration me vient également du sang. L’héritage des gènes.
Comme vous le savez, je suis la fille de feu Sidy Moussa Dioubaté. Nous sommes tous membres de la famille Sididou de Kankan. De grands artistes comme Djanka Diabatè, Missia Saran, Oumou Dioubaté viennent de la même famille.
Mon père fut le griot de feu Ahmed Sékou Touré. Il est connu comme étant le premier artiste qui a envoyé les instruments de musique modernes en Guinée.
Naturellement, mon grand frère Gbèssa Sékou m’inspire énormément.
Guinéenews© : vous vivez entre Paris et Montréal et êtes rentrée à la maison depuis quelques jours pour retrouver votre mari mais aussi faire votre premier concert dans cette ville métropolitaine qui aura lieu le 3 novembre 2018 prochain. A quoi le public doit-il s’attendre ?
Gbèssa Fanta Diabaté : comme vous avez pu le dire dans vos propos, je compte fournir à mes fans de quoi leur réchauffer le cœur et le corps pour bien affronter le début de l’hiver, sans en dire davantage…. J’invite tout le monde à venir. La surprise sera à la hauteur du déplacement.
Guinéenews© : avez-vous des concerts prévus ailleurs au Canada cette année ?
Gbèssa Fanta Diabaté : oui. Il y a un déplacement prévu à Winnipeg le 27 Octobre 2018. Ce sera donc avant celui de Montréal.
Guinéenews© : quels sont les projets qui vous tiennent à cœur en ce moment et quelles sont vos perspectives ?
Gbèssa Fanta Diabaté : mon grand projet sur lequel je travaille en ce moment, naturellement ça concerne mon album « I mèrè mèrè ». Je ne peux pas en dire plus sinon qu’un chef d’œuvre est en cours de préparation pour le bonheur de mes fans. Rendez-vous en février 2019 Insha Allah !
Un single vient de sortir ce mois-ci. Il s’appelle « faut pas toucher ! » Il n’est disponible qu’en version audio pour le moment. La suite arrive, toujours avec beaucoup de surprises agréables.
J’ai également beaucoup de concerts en vue dans les prochaines semaines sur Paris et Berlin notamment. D’autres destinations sont à l’étude pour l’heure et elles seront communiquées en temps opportun.
En termes de perspectives comme j’ai pu le dire, c’est mon album. Aussi, j’ai l’ambition de bâtir une carrière internationale dans la musique. J’ai la folle envie d’inspirer la jeunesse, les adultes à devenir meilleurs à travers ma musique. Mon souhait c’est de confirmer davantage le dicton selon lequel la musique adoucit les mœurs.
Sur le plan national, l’ambition c’est d’assurer la relève en matière d’Entertainment musical, c’est-à-dire donner aux Guinéens, de quoi agrémenter leur existence au quotidien.
La musique guinéenne occupe une place de choix dans la mémoire collective internationale. J’entends apporter ma part et surtout, une part distinguée, dans le rayonnement international de notre culture musicale.
Guinéenews© : quel regard avez-vous sur le Showbiz guinéen en général ?
Gbèssa Fanta Diabaté : le showbiz guinéen se porte à merveille. Il est marqué en ce moment par un dynamisme créatif qui donne de la motivation et rassure sur le fait que l’offre musicale est abondante pour le bonheur de tout le monde.
Cela me motive et exige de ma part d’être une ambassadrice de choix de la chanson guinéenne qui porte haut ses couleurs, et surtout, une égérie de la musique tout simplement !
Interview réalisée par Abdoulaye ABD Diallo, depuis Montréal pour Guinéenews©.