Après le délogement des enseignants, la flambée des prix au marché, les vols, les viols, la destruction de l’environnement, la déchirure du tissu social, c’est le tour de l’hôpital préfectoral de faire des révélations sur les conséquences de l’exploitation de l’or dont elle est victime.
Interrogé sur le sujet, Docteur Alimou Sow, le directeur adjoint, a indiqué que : « les orpailleurs venaient garer leur engins n’importe comment dans la cour de l’hôpital, en nous insultant, menaçant et agressant aussi. Quand on leur dit de ne pas faire ça, ils refusent. Un jour, je leur ai dit que je vais appeler le colonel du Camp,
ils m’ont dit lui il est qui ? il n’a qu’à venir. Finalement, je l’ai appelé mais lorsqu’il est venu, il s’est agenouillé devant les orpailleurs pour les plaider de quitter. Quand j’ai vu ça, j’avais perdu tout espoir pour notre sécurité.
Quand ils amènent un malade, ils s’attaquent aux docteurs. Ces derniers sont obligés d’abandonner leur malade pour se bagarrer avec eux avant de continuer le traitement. Ils viennent en disant qu’ils n’ont pas d’argent ajoutant que l’hôpital ne nous appartient pas. Ils ont pris des engagements qui ont coûté d’après nos évaluations d’aujourd’hui à plus de 500 millions de francs guinéens. Nous avons informé les autorités pour assurer notre sécurité mais en vain « .
De son côté, Docteur Soumou Guilavogui, chef service chirurgie est témoin de certains faits. « Moi, personnellement, je n’ai pas été agressé mais mes agents oui. Ils ont porté main sur une femme de mon service. Après on a porté plainte à la gendarmerie mais sans suite favorable. Et quand leurs camarades guérissent, ils viennent nombreux pour le faire sortir sans rien payer en nous insultant« , a-t-il révélé.