La relance avortée de l’usine pour le mois d’avril passé suscite aujourd’hui de vives inquiétudes au sein des populations de la Cité d’Alumine en dépit de l’assurance donnée par certains techniciens qui soutiennent que leur service est activement à pied d’œuvre pour démarrer, conformément à la promesse, la première tranche voire toute l’usine.
Selon une source proche de la direction de Rusal-Friguia, la mine a déjà commencé la production de bauxite. Donc elle est en train de produire, concasser et de stocker sur des piles homogénéiser, nous dit-elle.
Au groupe électrogène, on attendait encore le démarrage de la centrale et avec plusieurs tentatives, affirme notre source qui précise que des chaudières et des turbos sont parvenus à démarrer depuis le vendredi 27 avril 2018. Quant à la chaudière 1 et le turbo numéro 3, ils sont à présent en marche, nous a-t-on indiqué.
«Depuis le samedi 28 avril, une partie de l’usine marche avec l’énergie produite par ce turbo alternateur du groupe énergétique. Le lundi 30 avril, une tentative de démarrage de la chaudière 2 et un des turbos pour qu’il y ait deux chaudières et deux turbos pour que quand une des chaudières s’arrête, l’autre prend le relais. Donc, dans les jours à venir il sera question de procéder au réchauffage du process autour de 70 degrés pour commencer la re-pulpation qui consiste en la réintroduction de l’hydrate dans les décomposeurs. Après la fin de la re-pulpation, il faut passer ensuite à la concentration des liqueurs et entrer la bauxite. Arrivé à cette étape, cela veut dire que c’est le démarrage effectif de la production », a expliqué un cadre qui a requis l’anonymat.
Parlant du chemin de fer, de la maintenance et la fabrication, notre interlocuteur déclare: «du côté du chemin de fer, ça tourne normalement. Les équipes de la maintenance s’organisent maintenant pour assurer l’astreinte, c’est-à-dire, la permanence de l’entretien des installations. A partir du 30 avril, les postiers ont normalement repris. Déjà, les équipes se mettent en place pour assurer la production.»
Dans les secteurs annexes, les engins lourds, les mécaniques ateliers, les services électriques sont prêts pour assurer la permanence de la production, rapporte la même source qui assure que des dispositions sont prises par la Direction pour compenser le déficit : «la direction, quant à elle, voyant que les objectifs n’étant pas atteints pour ce mois d’avril pour une capacité de 7000 tonnes d’hydrates à produire, se fait une obligation, pour ce mois de mai, de compenser ce déficit en produisant plus de 20 000 tonnes d’ alumines .»
Quant aux causes de ce retard accusé sur le délai initialement fixé, notre interlocuteur explique qu’elles sont dues essentiellement à la dégradation très avancée des installations.
«Il faut rappeler que les difficultés liées au démarrage de la centrale sont normales. Car, les installations qui sont restées sans entretien depuis six ans, ont connu la corrosion, par endroits, de certains tubes et sous l’effet de la pression d’une chaudière qui marche jusqu’à 100 barres et si on y met la pression, il va forcément avoir des fissures qui se déclarent et ce sont ces points faibles qui étaient amenés à être réparés à chaque fois », nous-t-il expliqués.
Depuis quatre jours de marche, la chaudière s’est exprimée à 80 tonnes et la compagnie en même temps a lancé la rénovation des chaudières 3 et 4 qui vont être rendues flambant-neuves et qui vont assurer la production de 650 000 tonnes d’hydrates.
A la question de savoir si la relance serait possible pour ce mois de mai, notre interlocuteur affirme avec une certaine assurance que c’est une question de jour pour que l’espoir renaisse dans les cœurs des citoyens de Fria. Même si d’autres sources estiment, elles, que ce rendez-vous manqué pourrait avoir un possible lien avec les sanctions américaines imposées à la Russie.