Vêtues de blanc, les veuves des défunts travailleurs de Rusal Friguia ont pris d’assaut au petit matin de ce mardi, la devanture de l’usine pour exprimer leur mécontentement à la direction de la société.
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Cette manifestation fait suite au blocage des primes dont bénéficiaient leurs époux, mais surtout le non versement des droits qui devraient leur revenir en cas de décès, selon le code du travail de la République de Guinée et de la convention collective mines et carrières du protocole d’accord global de Friguia du 29 décembre 2009.
Informée de la présence de plusieurs femmes devant la rentrée de l’usine, Hadja Gnalèn Condé, préfet de Fria est allée vers les veuves pour les exhorter à se retrouver autour de la table pour en discuter car selon elle, assiéger la devanture de l’usine n’est pas la meilleure alternative à leur revendication.
Les femmes de bonne foi ont accepté de la suivre à sa résidence où à huis clos, elles ont échangé et trouvé un consensus.
A la sortie de cette rencontre qui a duré plus d’une heure, une dame qui a requis l’anonymat a fait le compte-rendu de leur entretien avec l’autorité.
« Nous avions expliqué au prefet que depuis 2012 nous les veuves rencontrons assez de difficultés. Nous n’avons plus l’assurance que nos maris bénéficiaient. Dès que la personne meurt, le même jour, ils retirent son nom de la liste des bénéficiaires de l’assistance. Nous n’avons pas autre recours, nos enfants peinent à étudier à cause des difficultés financières. Nous avons dit à Madame le Préfet que nous voulons nos droits, nous voulons les pensions de nos maris, nous voulons leurs assistances, nous voulons être soutenues parce que nos maris ont longtemps servi dans cette usine.
Il y en a qui sont décédés suite à des maladies qu’ils ont contractées au cours de leur service. Alors, elle nous a entendues et comprises, elle a demandé de patienter jusqu’au mois de novembre pour qu’on puisse entrer en possession de nos dûs. Puisque nous voulons la paix et la compréhension entre nous et les partenaires, nous avons accepté la demande de la Préfète. Au moment indiqué nous verrons ce qui va se passer car la promesse est une dette« , -t-elle déclaré.
Pour rappel en 2005, la direction de Rusal avait proposé un montant de 2 millions 500 mille francs guinéens à chaque veuve comme « Allocation Unique » en cas de décès. Ce quelque soit la durée de son temps de travail, en lieu et place des indemnités prévues dans le code de travail. Une proposition que ces femmes avaient rejetée en bloc.