Officiellement la rentrée des classes est prévue ce mercredi 03 octobre 2018 sur toute l’étendue du territoire national.
A Fria, le mot dordre de grève lancé par le SLECG (Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée) de Aboubacar Soumah semble être bien suivi.
Des lycées Cabral, Tito et le collège Hadja M’ Mah Camara en passant par les écoles Gandhy et Sabendè, les plus grands établissements secondaires et élémentaires le constat est amère : ni élèves ni enseignants n’y étaient présents dans ces établissements à part les encadreurs.
Du côté de la direction préfectorale de l’éducation, la solution est la sensibilisation pour que les parents d’élèves, les enseignants et les élèves puissent reprendre le chemin de l’école pour ne pas perdre du temps sur le programme et se rabattre sur les cours de rattrapage.
Assis dans un café, les enseignants rencontrés qui ont requis l’anonymat disent soutenir le SLECG dans ses revendications. « Moi je suis professeur de biologie dans un lycée de la place. Je soutiens à 100% les revendications de nos syndicalistes. C’est grâce aux 40% sur nos salaires que j’ai pu m’acheter une moto après huit ans de services dans l’enseignement. Ce que demandent les syndicalistes n’est pas sorcier. Le gouvernement manifeste une mauvaise volonté de se pencher sur le cas des enseignants. Aboubacar Soumah et ses paires n’ont jamais dit absolument les huit millions ou rien ! Mais que dit le gouvernement ? Rien. Moi tant que Soumah me dit d’aller en grève, je suis prêt », a-t-il exprimé.
Cet autre enseignant inscrit sur la liste des non recensés soutient lui aussi la grève. « Le gouvernement se fout de nous les enseignants ; je retrouve mon nom sur la liste des non recensés, on gèle mon salaire pendant que nos syndicalistes demandent de revoir nos conditions de vie et on me demande d’aller enseigner. Je n’irai nulle part, je préfère rester chez moi et attendre », a-t-il dit.
L’avenir des enfants tient-il à cœur au gouvernement et aux syndicalistes ?
Pour combien de temps ce bras de fer va-t-il durer alors que gouvernement, enseignants, parents d’élèves et élèves sont à tous les niveaux comptables du résultat catastrophique que le pays a enregistrés aux différents examens de l’année scolaire 2017-2018 ?
La question mérite d’être posée.