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Francophonie : comment négocier ce virage sans déraper?

A présent que le largage de Michaël Jean et le parachutage de Louise Mushikiwabo sont consommés, l’OIF doit se regarder dans le miroir pour voir avec le bon œil si l’éthique que les décideurs lui ont donnée lui sied comme l’on veut la lui faire seoir au mépris de son fondement premier, à savoir la langue française en priorité et en communauté. C’était cela le mobile et le leitmotiv des pères fondateurs que sont Senghor, Bourgiba et Hamani Diori, qui l’avaient encore meublée d’additifs et de fioritures : démocratie, droits de l’homme et bonne gouvernance, tout en ignorant que dans une telle pluralité, les effets centrifuges et les dérapages viennent de partout.

La preuve, à peine Louise Mushikiwabo à la tête de cette Francophonie, un prisonnier politique dans une prison de haute sécurité au Rwanda a disparu, à peu près comme le journaliste saoudien, en Turquie. Si pour le journaliste saoudien, les Etats-Unis et la Grande Bretagne se font entendre audiblement, on n’a entendu ni l’OIF, ni la France ni l’UA piper sur le cas de l’opposant rwandais…

 La Francophonie ressemble maintenant à un réceptacle de tout venant. Que se serait passé, si le Canada n’était pas en conflit avec l’Arabie Saoudite jusqu’à sacrifier Michaël Jean, la contre-partie pour obtenir de la France l’ajournement de l’admission de ce royaume au sein de l’OIF ? Que va se passer en 2020, si l’Arabie Saoudite mettait sur la table une contribution qui dépasse celle actuelle du Canada ?

 L’Afrique est le berceau de la Francophonie, personne ne le conteste, mais les pays fondateurs ne sont pas toujours les plus bons contributeurs, or pour la nouvelle dynamique que la nouvelle secrétaire générale s’apprête à apporter pour avoir la légitimité et faire valoir le choix sur elle, pour aussi relever tous les défis étalés par Michael Jean, il faudrait un financement colossal pour donner une certaine attraction aux activités sportives, culturelles, aux colloques et aux concours sur la langue. Emmanuel Macron a parlé des dictionnaires pour traduire toutes les langues de la Francophonie. Si cela n’est pas une intention, ça va coûter beaucoup. Il faudrait des contributions.

On a tout le temps trop parlé de porter la femme africaine au pinacle, politique politicienne ! La femme africaine sait qu’elle est subjuguée et reléguée au second plan, qu’elle n’est pas encore sortie de « l’esclavage de l’esclave », quoi que l’on dise, puisque rien n’est dit, les viols comme armes de guerre, sur l’éducation  sans ce domaine. Il n’y a qu’au Rwanda que la femme est à l’honneur, dans quel autre pays il y tant soit approximatif parité pareille ? La nouvelle secrétaire générale qui vient de ce pays devra faire la vraie promotion de la femme et de la jeune fille, il faut pour cela encore des moyens considérables.  Maintenant que la Francophonie est exclusivement africaine, ne doit-on pas craindre que les autres membres ne perdent l’engouement ? Quel est le plan de Louise pour faire avaler la pilule de l’éviction de Michaël Jean ?

Jamais les défis de la Francophonie n’ont été aussi nombreux et urgents.

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