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Forum économique Guinée-Québec : bilan et vérités selon le diplomate Iya Touré

Le Forum économique Guinée-Québec a pris fin ce vendredi, sur une note de satisfaction, après trois jours d’activités à Conakry. Pour les organisateurs, notamment le Délégué Général du Québec à Dakar, l’événement a été une réussite. Il y a donc des raisons d’espérer de bons résultats, à condition que les contacts établis soient suivis et que chacun joue son rôle, y compris les États.

C’est du moins ce que nous retenons d’un entretien accordé à Guinéenews, ce vendredi, par le délégué général du Québec à Dakar, Iya Touré, à quelques heures de la clôture de l’étape Conakry de cette mission qui prendra fin la semaine prochaine à Abidjan.

En ce qui concerne les résultats, M. Touré déclare avec enthousiasme : « Ça dépasse nos attentes. Les entreprises présentes sont extrêmement satisfaites ». Il ajoute plus loin : « Les retours que je reçois de la part des participants sont extraordinaires ». Avant d’expliquer : « La Guinée a placé la barre très haut. L’accueil a été fantastique. La chambre des mines était présente, le ministère des mines a envoyé un représentant, et les entreprises ont répondu à l’appel ». Et, cerise sur le gâteau côté médiatisation, « l’événement a bénéficié d’une bonne couverture médiatique », ajoute-t-il.

Même s’il reste réaliste quant à la suite des événements, le diplomate d’origine guinéenne sait par expérience que « lorsqu’on amène des investisseurs pour la première fois dans un pays, ce qui compte le plus après la visite, c’est ce qui se passe par la suite. Le suivi sera effectué et il faut s’attendre à une deuxième voire une troisième visite ».

Dans la même veine, Iya Touré insiste sur le fait que « dans ce genre de mission, il ne faut pas s’attendre à ce qu’un accord soit conclu dès le premier contact. C’est impossible. Il s’agit de présentations et d’échanges qui peuvent être approfondis. C’est une première étape, les gens vont apprendre à se connaître. On découvre qui fait quoi ».

Donc, selon le Délégué Général du Québec, il n’y a pour l’instant pas de contrats ou d’accords signés, mais tout porte à croire que cela ne tardera pas. En tout cas, « des discussions sont en cours », confie-t-il, ajoutant que « même hier soir, jusqu’à 23 h 30, il y avait deux partenaires potentiels en pleine discussion ».

Raisons d’être optimistes

Les échanges prendront le temps qu’il faudra. Mais, au moment de la signature, il ne s’agira pas de se lancer dans l’aventure. Notre interlocuteur assure qu’« il y a une garantie derrière ». « Ce qui est plutôt rassurant, c’est que les services proposés existent déjà et fonctionnent ailleurs », affirme M. Touré. Il mentionne notamment l’entreprise ABC DUST qui opère dans le traitement de la poussière, une solution idéale pour atténuer l’un de nos principaux problèmes environnementaux, notamment dans la zone bauxitique de Boké.

Il évoque également la société TX H2o, qui travaille à Dakar dans le domaine du traitement des eaux. « Cela peut également être mis en place », ajoute-t-il, sans oublier la raffinerie. Il conclut avec une certaine fierté en affirmant que « nous avons envoyé des personnes compétentes ».

Bien qu’il répète à plusieurs reprises qu’il s’agit d’une première étape, M. Touré insiste sur le fait qu’il faudra « de 6 à 12 mois » pour ce type de démarche. « Les gens vont se rencontrer. Il y aura d’autres visites, et des congrès miniers seront également organisés, comme le PDAC (Prospectors and Developers Association of Canada) qui a eu lieu en mars à Toronto. En février, il y a eu Indaba Mining en Afrique du Sud… »

Patience, méthode, sérieux du côté des privés, et implication de l’État

Pour les futurs partenaires, M. Touré envisage deux options : « le partenariat et le financement ». Il explique que « pour le partenariat, il est toujours plus facile de s’implanter via un partenaire local, car ce dernier connaît le terrain ». C’est pourquoi ce forum est important, car il permet de s’assurer que « nous avons affaire à des personnes crédibles qui savent de quoi elles parlent et qui sont capables de respecter les engagements pris… », souligne-t-il.

Ensuite, échangeant un moment son rôle de diplomate pour celui d’expert, il rappelle que « le nerf de la guerre, c’est le financement ». Il insiste : « Je suis catégorique là-dessus. L’État ne peut pas toujours se contenter de dire que c’est l’étranger qui doit mettre cela en place. Il faut avoir une vision, une structure pour aider au développement des champions nationaux. L’État doit faire son travail ».

Cette prise de position est inspirée de son expérience de plusieurs décennies au Canada, où, dit-il, « les gouvernements mettent en place des structures de financement pour venir en aide ». Un exemple particulièrement pertinent pour la Guinée où, admet-il, « peut-être que le gouvernement ne finance pas directement, mais il peut passer par les structures bancaires pour soutenir ces acteurs ». Et il suggère que « l’analyse d’un dossier financier n’est pas forcément l’affaire d’un fonctionnaire, mais l’État peut le faire par le biais de personnes dont c’est le métier. L’État peut également s’associer à des structures internationales pour mettre en place un mécanisme de co-financement afin d’accompagner les champions potentiels sélectionnés sur la base de leur potentiel ».

Cette position est également inspirée de son pays d’accueil, le Canada, ainsi que de son expérience professionnelle antérieure et actuelle à la Délégation Générale, poste où il couvre 12 pays.

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