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Fodé Mohamed GeCi : « j’opte pour un septennat non reconductible, en lieu et place des 2 mandats actuels »

Dans une interview accordée à Guinéenews©, Fodé Mohamed Soumah, président du parti, Génération citoyenne (GéCi) évoque plusieurs sujets relatifs à la transition en cours. Pour économiser de l’argent, il souhaite la suppression de certaines institutions « budgétivores », l’instauration d’un septennat non reconductible  du mandat du président de la République.

Guinéenews© : Monsieur le Président, le CNRD a autorisé le retour en Guinée des anciens présidents de la transition Moussa Dadis Camara et Sékouba Konaté. Qu’en pensez-vous ?

Fodé Mohamed Soumah : Tout comme le récent transfèrement du professeur Alpha Condé à Dixinn, c’est une nouvelle qui va réjouir leurs partisans et contribuer à pacifier le climat sociopolitique. Le renforcement de la cohésion nationale passe par des actes courageux et des symboles qui honorent la République.

Selon le CNRD, la priorité du CNT sera de fixer le délai de la transition et de procéder à l’écriture de la nouvelle Constitution. Pouvez-vous nous citer quelques dispositions phares qui vous tiennent à cœur, s’il vous plait ?

C’est un conflit d’intérêt que de demander à des personnes de fixer elles-mêmes le terme de leur existence. C’est au CNRD de l’assumer. Je pense que l’année 2022 pourrait nous sortir d’affaire, sachant que nous avons déjà pratiqué plus de 4 mois. On pourrait utiliser le 1er semestre pour la révision de la Constitution de 2010 au lieu d’en écrire une nouvelle, concomitamment effectuer un toilettage des listes électorales en lieu et place d’un recensement intégral. Le retour à l’ordre constitutionnel ne concerne que le corps électoral. Ainsi, le 2ème  semestre pourrait servir à l’organisation des locales, des législatives et de la présidentielle. Pour ce qui est du toilettage, il s’agira de réduire le nombre des institutions budgétivores non adaptées à la réalité du moment, comme le Conseil économique, la HAC, le Médiateur de la République, le Haut-représentant du chef de l’Etat, un gouvernement à minima qui éliminerait même le poste de Premier ministre, etc. Les économies ainsi dégagées pourraient être réaffectées dans des domaines sensibles comme l’éducation, la santé, l’emploi des jeunes, l’autonomisation des femmes, les infrastructures et récompenser les serviteurs du pays, comme les membres du gouvernement transitoire et le CNT qui ont une durée de vie limitée dans le temps.

En ce qui concerne l’innovation, je commencerais par créer une institution qui donnerait son quitus à toute nomination, afin d’aller vers le mérite et la compétence.

Dans la Constitution de 2020, la durée du mandat du président de la République a été fixée à 6 ans contre 5 ans dans la Constitution de 2010. Quelle est la durée que vous proposez ?

J’avais émis le vœu de voir les représentants des Guinéens de l’étranger dans la 10ème Législature, à l’instar du Sénégal et du Mali. Cette idée faisait déjà son chemin dans l’hémicycle et au sein du Bureau de l’Assemblée nationale. Mais le point d’ancrage touche la durée du mandat présidentiel qui ne devrait pas être alignée sur les locales et les législatives chaque 5 ans. C’est pourquoi j’opte pour un septennat non reconductible, en lieu et place des 2 mandats actuels. C’est ainsi que nous pourrions sortir de la spirale infernale de la campagne électorale permanente et être en mesure de financer nos élections nous-mêmes. Un septennat c’est déjà l’économie d’une élection présidentielle. Le Président élu aurait plus à cœur de poser des actes que de penser à sa réélection avec des calculs électoraux. Son bilan serait audité dès la fin de son mandat, avec moins de morts, de gabegie financière, d’injustice, assurément. La Guinée pourrait enfin se mettre au travail avec une seule élection en 7 ans, pour renouveler les députés, les maires… qui ne pourraient se représenter qu’une seule fois.

Le renouvellement de la classe politique serait assuré. La confiance restaurée entre l’Administration du territoire et les acteurs politiques. L’argent de la CENI dissoute permettrait d’assurer la révision annuelle des listes électorales, de payer les primes des parties prenantes et de financer les partis politiques représentatifs.

Nous connaissons nos tares congénitales. C’est maintenant qu’il faut apporter des réponses pérennes et des dispositions intangibles pour les prochaines générations. Nous devons nous inspirer du Cap-Vert qui est un modèle de démocratie civilisée sans bruit saluée de par le monde. Il est temps de mettre un terme à l’éternel recommencement.

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