En moins de deux mois, le prix du ciment a connu une hausse sur les marchés de Labé. De 64 mille francs guinéens on est aujourd’hui à 80.000 francs guinéens. Une augmentation de 16.000 francs de plus. La tonne se négocie entre 1.500.000 et 1.600.000 francs guinéens. Interpellé sur cette hausse du prix du ciment, le Groupe Organisé des Hommes d’Affaires (GOHA) met en cause la mauvaise foi des usines locales.
« Le prix de la tonne de ciment s’élève aujourd’hui à 1 600 000 GNF. C’est-à-dire le sac est vendu à 80 000 GNF environ », déclare Bah Boubacar, vendeur de ciment au marché central de Labé, avant d’expliquer les causes de cette flambée de prix : « vous savez, il y a quatre usines de ciment en Guinée et les prix diffèrent d’une usine à l’autre. Avant, quand on fait la commande d’un camion de ciment, on a la marchandise le lendemain. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. On peut faire 15 jours sans voir le camion alors qu’il faut entretenir le chauffeur. Ajouter à cela le coût du transport y compris le carburant. De 180 000 on est passé à 240 000 francs guinéens. L’autre facteur. C’est le manque de véhicules de transport. Les usines n’en disposent pas. Ce sont les véhicules des particuliers que nous louons », soutient-il.
Interpellé par Guineenews lors d’une conférence de presse tenue à Labé, Chérif Abdallah, le président du GOHA accuse : « vous savez, nous avons des sociétés qui sont sérieuses et d’autres qui font des magouilles. On ne va pas citer le nom d’une société, mais les gens sont en train de profiter sur le dos des citoyens avec la malhonnêteté pour rendre les choses impossibles. Sinon, on ne peut pas comprendre que vous importez un sac de ciment du Sénégal. Vous passez le cordon douanier pour venir à Labé et que ce sac de ciment se retrouve sur le marché avec un prix moins cher. On ne peut pas comprendre cela. C’est parce que ça ne va pas quelque part. Il y a des magouilles quelque part », estime-t-il.
En plus de ces différentes causes énumérées, Bah Boubacar touche un autre aspect qui serait à la base de cette crise : « si je prends l’usine CIMAF, c’est avec cette usine que le gouvernement prend le ciment qui est utilisé pour les travaux du barrage Souapiti. Chaque jour ils facturent environ 1 000 à 1 200 tonnes alors que l’usine ne produit pas plus de 2 000 tonnes par jour », déclare-t-il.