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Finances mobiles : La Guinée tire la queue dans la sous-région

Trois mois et deux semaines, c’est la durée de l’étude qu’a réalisée  le groupement Prisma/Incite en vue de déterminer les marchés pertinents et les opérateurs dominants dans le secteur des télécommunications en Guinée. Elle avait été lancée par l’Autorité de régulation des postes et télécommunications (ARPT) le 30 juin 2022. La restitution de cette étude a été faite ce 13 octobre 2022 à son siège à Koloma, dans la commune de Ratoma.

Cette étude a consisté à procéder à l’analyse des marchés du secteur des télécommunications en Guinée ; établir la liste des marchés pertinents susceptibles de faire l’objet d’une régulation ; établir la liste des opérateurs  ayant une position dominante dans les marchés pertinents identifiés ; fournir un guide de bonnes pratiques de régulation permettant de remédier aux abus de position dominante.

« Pour cette étude, on a suivi les meilleures pratiques internationales, ça veut dire l’étude d’analyse de marchés. On identifie les marchés de télécommunications en Guinée, on identifie quels sont les marchés pertinents et s’il y a de la dominance dans ces marchés et quels types d’obligations imposés si on trouve des opérateurs dominants. C’est ce qu’on a fait et on a trouvé des marchés détails et de gros dans lesquels il y a des opérateurs dominants », a expliqué l’expert portugais en télécommunications du groupement Prisma/Incite, José PEDRO.

Il a ensuite recommandé à l’Etat d’imposer des obligations « qui vont stimuler la concurrence et qui vont aider aussi le consommateur final sur les prix et sur les conditions de changement de réseaux s’il veut changer pour un autre. »

Cette recommandation est entrée dans de bonnes oreilles, puisque le Directeur général de l’ARPT, Saikou Oumar Barry, a promis de revoir la règlementation pour permettre à la population l’accès au service fourni à de bas coûts : « Cette étude nous a permis de savoir par segment qui sont les opérateurs dominants. C’est ce qui nous permettra de revoir la réglementation, parce qu’il y a des obligations qui vont avec dans l’ouverture du service, dans la couverture du service pour la population,  dans la mise en place d’une politique réelle qui permet l’accès de ce service-là à un plus grand nombre et à de coûts beaucoup plus réduits. »

Ousmane Keita, président de l’Union des consommateurs de Guinée (UCG), regrette que l’opérateur classé premier n’ait pas bénéficié de ce classement par mérite : « Il y a un opérateur dominant et malheureusement, cette dominance n’est pas basée sur le mérite. Je dirai que c’est quand même un peu effrayant qu’on soit premier mais qu’on n’ait pas le mérite de l’être ».

Cette étude a montré que la pénétration de l’internet a du chemin devant elle en Guinée. Car, selon les revenus du marché de détail en 2021, qui sont de 6 200 milliards GNF, l’internet fixe dans les ménages représente 1,6%, alors que les services financiers mobiles se situent à seulement près de 10%.

« L’étude ressort complètement la répartition des services de télécommunication. On voit que le gros accent est porté sur la voix, ensuite vient la data. Mais quand on prend la partie internet fixe dans les ménages, ça représente 1,6%. Ce qui est extrêmement bas. Au niveau des services financiers mobiles, c’est 9,8%. C’est complètement en déjà des moyennes de la sous-région », a déploré Saikou Oumar Barry, avant d’annoncer de bonnes actions pour inverser la tendance : « Pour nous, ce sont des choses sur lesquelles nous devons nous attaquer immédiatement pour augmenter la pénétration des services mobiles financiers, pour augmenter la pénétration de l’internet fixe dans les ménages, mais aussi pour baisser les coûts d’internet. Ça c’est un projet qui est très bien avancé. »

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