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Fin des travaux de l’APN à Beijing: le Premier ministre chinois décline les grandes résolutions

L’Assemblée populaire nationale (APN) de Chine a pris fin ce 15 mars 2019, au Grand Palais du Peuple à Beijing.  Une occasion saisie par le Premier ministre chinois pour présenter aux médias nationaux et internationaux les grandes conclusions de cette session législative nationale annuelle. Ainsi, Li Keqiang s’est beaucoup plus penché sur l’économie chinoise –qui connaît un ralentissement-, les rapports entre la Chine avec les Etats-Unis, la lutte contre l’extrême pauvreté des régions chinoises et l’ouverture de la Chine aux investisseurs étrangers.

Répondant aux questions des journalistes, le Premier ministre chinois a reconnu sans ambages que l’économie de son pays «a déjà subi de nouvelles pressions » entrainant une baisse de la croissance due au ralentissement de l’économie mondiale et à la poussée de protectionnisme international – faisant allusion à la politique du président américain Donald Trump.-

Mais, précise-t-il, la Chine a modérément abaissé son objectif de croissance à travers des régulations rationnelles. Pour 2019, la Chine prévoit une croissance de 6 à 6,5%. Ce qui est, aux yeux de M. Keqiang, « un grand progrès » dans la mesure où le marché chinois compte actuellement plus de 100 millions d’acteurs dont la stimulation de leur vitalité apportera « une force énorme ».

Dans le but de favoriser les investissements étrangers en Chine et augmenter la croissance économique, le gouvernement sous la direction du président Xi Jinping, va  continuer, selon le PM chinois,  à mettre en place des mesures telles que la réduction des taxes et des frais, la simplification administrative, la création de nouvelles motivations, l’assouplissement d’accès au marché ainsi que la création d’un environnement égal en termes de concurrence, au bénéfice du marché, des entreprises et des citoyens.

D’où d’ailleurs, l’importance de l’adoption par les députés de la première loi chinoise sur les investissements étrangers. Cette loi, dit-on, répond bien à certaines préoccupations de longue date des entreprises occidentales. Car, elle interdit désormais les transferts technologiques forcés, promet un traitement égal aux investisseurs étrangers et protège les droits de propriété intellectuelle. Pour le Premier Li Leqiang, cette loi n’est outre qu’un autre chapitre de l’ouverture de la Chine au monde, du fait que les législateurs chinois ont commencé à la rédiger deux ans avant la prise de fonction du président américain Donald Trump. Car, mentionne-t-il, l’économie chinoise sera toujours un point d’ancrage crucial pour la stabilité de l’économie internationale.

Même si cette nouvelle loi sur les investissements étrangers est l’expression de l’ouverture chinoise au monde,  Titus Bongart, partenaire fiscal de Ernst & Young, qui a vécu et travaillé à Shanghai depuis plus de 20 ans, pense que le gouvernement chinois ne devrait pas être tenu pour responsable lorsque les investisseurs étrangers se plaignent de passer un moment difficile en Chine.

 »La belle époque est terminée pour de nombreuses industries. Dans le passé, les investisseurs étrangers sont venus en Chine et ont trouvé certaines industries où ils étaient sans concurrence. Ils offraient des produits qui n’étaient pas fabriqués en Chine. Mais aujourd’hui, ils sont confrontés à la concurrence nationale alors que les acteurs locaux rattrapent le temps perdu », a-t-il affirmé à la télévision officielle CGTN.

La Chine frappée par le vieillissement de sa population

En plus du ralentissement de sa croissance économique, la Chine est aussi confrontée à un vieillissement de sa population. A l’heure actuelle, mentionne-t-on, la population chinoise âgée de plus de 60 ans compte près de 250 millions d’habitants, 170 millions de personnes de plus de 65 ans et des centaines de millions d’enfants de moins de 6 ans.  Pour cela, Li Keqiang a plaidé pour un soutien à toutes ces couches défavorisées de la société chinoise à travers par exemple, la fourniture gratuite de logements locatifs publics pour les personnes qui aident à l’alimentation et aux déplacements de ces groupes, que ce soit dans les garderies, les centres de rééducation, les maisons de retraite, les résidences pour les personnes du troisième âge etc.

« La Chine et les États-Unis partagent un large éventail d’intérêts communs »

En dépit des relations conflictuelles qui existent entre les deux géants économiques du monde, les autorités chinoises prônent toujours le dialogue et ne veulent pas aller à la confrontation qui serait défavorable à chacune des deux parties. C’est ainsi, rappelle le Premier ministre chinois, au cours des 40 années écoulées depuis l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et les États-Unis, les relations entre les deux pays ont toujours avancé et ont obtenu de fructueux résultats. « La Chine et les États-Unis partagent un large éventail d’intérêts communs, qui sont bien plus importants que nos divergences. Le maintien des relations bilatérales stables entre la Chine et les États-Unis bénéficiera non seulement aux deux parties, mais également au monde entier. Nous croyons que cette tendance générale à aller de l’avant face aux épreuves et à continuer d’avancer ne changera pas et ne doit pas changer »,  insisté Li Keqiang.

Remporter la bataille contre l’extrême pauvreté en 2020

C’est l’un des grands défis du gouvernement chinois. Lors des dernières Deux Sessions, selon la presse locale, le président chinois Xi Jinping a assisté à des délibérations avec des députés de la région autonome de Mongolie intérieure, de la province du Gansu et de la province du Fujian. A ces occasions, il a souligné l’importance de « remporter la bataille contre la pauvreté d’ici 2020 ». Le président Xi Jinping a indiqué que la Chine se trouve à une étape cruciale de la lutte contre la pauvreté et que les dirigeants doivent persévérer pour mener à bien cette mission. Certes, un défi pas difficile à remonter quand on sait que la Chine a déjà sorti ces dernières années près de 70 millions de ces citoyens de l’extrême pauvreté.

D’ailleurs, lors de sa première conférence de presse, M. Keqiang avait souligné aussi que l’éradication de la pauvreté est l’une des priorités de son gouvernement qui va, dans ce cadre, appuyer les gouvernements locaux pour aider ces couches défavorables. En tout cas, dans son 13e plan quinquennal (2016-2020), la Chine prévoit de construire une « société modérément prospère » et d’éliminer l’extrême pauvreté dans tout le pays.

Quelle est la place réservée à l’Afrique ?

La Chine est de nos jours l’un des premiers partenaires du continent africain. Elle a réalisé et réalise de nos jours de nombreuses infrastructures en Afrique. Cependant, durant les deux sessions, l’Afrique a été rarement citée dans les débats. Pour inverser cette tendance, les dirigeants et les investisseurs africains doivent œuvrer pour une coopération dynamique et mutuellement avantageuse entre les différentes parties. Car, le monde d’aujourd’hui est un monde d’ouverture, de partages et de lutte permanente pour compter parmi les décideurs de demain.

Enfin, il revient désormais aux Africains de marquer leur présence en Chine, de renforcer davantage la coopération avec elle qui est en train, sans doute, d’aider l’Afrique à sortir de sa léthargie. Car, il est indéniable que la réalisation des infrastructures routières, énergétiques, publiques, hospitalières etc. sur le continent prouvent que la Chine, contrairement aux campagnes de dénigrement de l’Occident, est un grand ami de l’Afrique.

Une correspondance de Amadou Kendessa Diallo depuis Beijing pour Guinéenews.org

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