Des deux dates célébrées chaque fin d’année, celle qui présente le plus de risques pour la circulation routière, est bien le 31 décembre.
En effet, si le 24, nuit bénie de Noel, s’adresse plus spécifiquement aux fidèles chrétiens à travers le monde, la nuit de la Saint- Sylvestre, quand à elle, est en partage entre tous les habitants de la planète. Ou presque. Toutes les religions confondues trouvent leur compte dans la célébration de ce passage à l’année nouvelle. Ce qui explique qu’elle mobilise bien plus de monde que la première.
Notre pays n’est pas en reste dans la célébration fastueuse de cet évènement. L’engouement des citoyens est total sur toute la ligne. Chacun veut passer une merveilleuse fête du nouvel an. Rien de plus normal pour des personnes qui aspirent au bonheur et souhaitent le partager avec les proches. C’est l’occasion de se congratuler, de se retrouver en famille ou entre amis.
Pour Conakry, les lieux de prédilection les plus sollicités sont en général le cadre familial à la maison, pour l’intimité souhaitée, le bar dancing, le restaurant ou le night club pour la danse, la dégustation et les boissons, le Palais du Peuple pour l’ambiance de la foire et des feux d’artifice, la plage pour la détente en plein air, sous les caresses des vagues et de la brise marine et bien d’autres endroits encore. Les goûts et les idées sont très divers et pour les satisfaire, chacun y va de ses penchants et de sa créativité.
C’est ce qui explique les nombreux déplacements observés pendant cette nuit. En voiture ou à moto, les usagers sont nombreux à circuler entre les multiples lieux de réjouissance disséminés à travers la ville et même quelque fois, si les moyens et le temps le permettent, d’une ville à une autre. Nous tenons là l’origine des accidents.
Ces déplacements intenses d’une population nombreuse, à la joie débordante et à la vigilance émoussée, sont forcément constitutifs de risques énormes qu’il faut gérer. Surtout que l’alcool et/ou la drogue, à n’en pas douter, s’associent dans les têtes de la grande majorité de ces conducteurs-fêtards pour produire un cocktail détonnant qui modifie dangereusement les comportements. Et cela ne manque guère d’arriver.
Voilà pourquoi la police et la gendarmerie veillent au grain, chacun dans son secteur (centres urbains et rase campagne), pour que la fête soit belle plutôt que triste, regrettable ou dommageable.
La grande proportion de victimes se compte malheureusement parmi les jeunes. Il est largement vérifié qu’ils sont assez nombreux à vivre cette ambiance de fête. Ils en jouissent avec une intensité propre à leur âge, c’est-à-dire sans grande modération. Leur désir de convaincre, de s’affirmer ou de séduire est décuplé, surtout s’ils sont en groupe d’amis (es). Et bien souvent, les abus qui en découlent les déstabilisent. Ils ne sont plus maîtres de leurs actes et la fête se termine mal. Aussitôt engagés dans la circulation, l’accident les guettent et le pire avec.
En parler ne signifie pas émettre une quelconque vibration négative. Il s’agit plutôt d’alerte et de rappel. Notre responsabilité à tous est totale et entière dans le bon déroulement des fêtes de fin d’année.
L’état, en tant que puissance publique, joue son rôle. Il mobilise grand et large. Des moyens de locomotion (motos, véhicules), de communication (talkies-walkies), de signalisation (gilets, bâtons lumineux) et du carburant sont réunis. Tous les effectifs disponibles de la police et de la gendarmerie routière, appuyés par d’autres corps de sécurité, sont déployés sur le terrain, avant, pendant et après chacune des fêtes.
Pendant ce eau Ministère de la Santé, les CHU (centres hospitaliers universitaires), les CMC (centres médicaux communaux) et bien d’autres structures de santé déconcentrées ne sont pas en reste dans cette mobilisation pour accompagner la célébration de la fête. Leurs services d’urgence sont préparés à faire face à toute éventualité de victimes pouvant leur être référées pendant cette période. C’est le cas notamment, des accidentés de la route ou des victimes de rixes dues aux altercations entre fêtards alcoolisés ou drogués.
On dira que c’est beaucoup. Mais il n’y a pas à s’en étonner. Les pouvoirs publics, en l’occurrence les Départements de la Sécurité et de la Protection Civile, de la Santé Publique et le Haut Commandement de la Gendarmerie Nationale, Direction de la Justice Militaire, à travers leurs services compétents, jouent leur rôle régalien de protection des populations. Leur action a beau être appréciée de tous, elle ne suffit pas. Malgré tous les moyens investis !
Pour atteindre l’objectif final de zéro incident, zéro accident et zéro victime, il faut le concours des populations. C’est pour elles que toutes ces intentions louables et tous ces efforts sont dédiés. Elles doivent y adhérer et en comprendre le bien-fondé. La responsabilité des usagers est sollicitée pour comprendre que de leur comportement dépendra l’issue de la fête.
Par exemple, les parents doivent s’interdire de remettre les clés de leur voiture à leur enfant. Les uns et les autres doivent éviter de rouler sans casque protecteur ou en surcharge sur les engins à deux roues, de conduire en excès de vitesse, de passer la nuit à rallier vaille que vaille tous les lieux de réjouissance existants et souhaités, etc. Autant de comportements et de désirs générateurs d’accidents, si on n’y prend garde.
Si les mordus invétérés de fête font preuve d’un sens civique et citoyen appréciable et roulent comme il faut, il n’y a pas de raison que nous ne passions pas à l’année nouvelle 2020 dans une sécurité parfaite, sans aucun bilan corporel ou matériel à déplorer, sans deuil ou pleurs et sans regrets.
Et ce sera tant mieux pour chacun de nous et tant mieux pour notre cher et beau pays qui a besoin des bras valides de tous ses fils pour son développement.
Pour ajouter une note d’humour à cette page, nous évoquerons juste pour un sourire, une certaine opinion du genre ‘’pince-sans-rire’’ qui affirme, à tord ou à raison, que cette année, la circulation pourrait ne pas connaitre de grande saturation ou des difficultés ingérables. Tout se passera pour le mieux, non pas à cause des dispositions prises par les autorités ou de la discipline consentie par les usagers, mais par plus fort que tout ça: la dèche qui bat son plein et la conjoncture qui s’abat sur bon nombre de fêtards potentiels qui ne peuvent plus s’offrir le luxe de s’éclater comme autrefois.
Dans tous les cas, chers usagers et concitoyens, que vous soyez nombreux ou pas sur les routes ce 31 décembre, soyez prudents et bonne année à vous !