A Kankan, la fête du 02 octobre commémorant l’accession de la Guinée à l’indépendance a été plutôt cauchemardesque pour les journalistes des médias privés. Le préfet Aziz Diop a en effet expulsé les journalistes de la presse privée de la place des martyrs où s’est déroulée la traditionnelle pose de la gerbe de fleurs. « J’ai fait passer un communiqué pour dire que tout le monde doit porter le blanc. Celui qui ne veut pas se conformer à cela, qu’il quitte et je serais prêt à tout ! », a lancé le préfet, avant de prier les journalistes non vêtus en blanc à quitter les lieux. « S’il vous plaît, je ne veux pas brutaliser quelqu’un, je vous demande donc de quitter », leur a-t-il adressé.
Les journalistes ont tout fait pour se faire comprendre par le préfet, mais en vain. « Nous avons l’habitude de couvrir les évènements avec nos gilets et nos badges. En ma connaissance, il n’y a pas de principe qui dit que lors des événements, le journaliste doit se vêtir en blanc. C’est dommage que le préfet agisse de la sorte », a déploré Amadou Oury Souaré, secrétaire général de l’Association des journalistes de Kankan (AJK).
« Ce n’est pas la première fois que le Préfet se comporte comme ça à Kankan. Pendant le lancement des épreuves du BEPC en 2017, il avait chassé la presse sur les lieux. La semaine passée, quand les femmes de Kankan-Koura ont pris d’assaut le bloc administratif préfectoral pour réclamer l’ouverture de leur mine d’or, il a également chassé la presse pour qu’elle ne couvre pas cette manifestation. On est vraiment déçu de lui », s’est indigné Alpha Oumar Koita, un autre journaliste victime de la décision du préfet.
Le grand paradoxe c’est que le préfet lui-même n’était pas vêtu en blanc à la place des martyrs de Kankan.