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Femmes et science :  les statistiques sont alarmantes en Guinée

Les domaines de la science, de la technique et de l’ingénierie sont principalement occupés par les hommes. Le pourcentage des filles et femmes dans ces secteurs est très faible. Selon une étude du Bureau de stratégie et de développement (BSD) du ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, entre 2019 et 2020, seulement 28,5% de filles étudiaient dans les institutions d’enseignement supérieur. Parmi celles-ci 22,6% évoluent dans les sciences et techniques.

A la même période, les femmes qui avaient un niveau post-bac représentaient moins de 10%. Celles qui avaient le doctorat ne représentaient que 5% et 8% pour le Master. Au niveau des grades académiques, les professeures sont de 9%, Maîtres de conférence (12%), Maîtres assistants (8%) et assistants (8%).

Cette faible représentativité est due, selon l’ancienne ministre de l’Education, Hadja Aicha Bah, à des questions sociales: « Qu’est-ce qu’il faut pour booster les filles ? ça dépend de la famille. C’est une question de socialisation et ça doit commencer à la base. Ce sont les parents qui doivent éduquer les filles et les garçons de la même manière, leur dire qu’ils ont les mêmes potentiels. Elles vont grandir avec ça et elles n’auront plus aucun complexe. Arrivées à l’école maternelle, pareil. Moi j’ai fait du football, du basketball, du tennis. Pourquoi j’ai fait ça ? C’est parce que mes parents m’ont dit que je peux tout faire ».

Pour faire intéresser les mathématiques, la chimie et la physique aux filles, Hadja Aïcha Bah, rappelle l’approche qu’elle a utilisée quand elle enseignait au lycée à Labé: « J’enseignais à Labé. Un jour quand je suis entrée en classe pour expliquer [le cours], les filles ont dit qu’elles ne sont pas bien en mathématiques, chimie et physique. Je leur ai demandé si elles ne faisaient pas la cuisine. Elles m’ont répondu si. J’ai dit que c’est de la physique et c’est de la chimie. Je leur ai dit qu’elles mélangent des choses et ont une bonne sauce. C’est ça la chimie. C’est ça aussi la physique, parce que tout ce que vous mettez à gauche, vous trouvez à droite. C’est ainsi que les filles de Labé se sont engagées dans les sciences. Donc les filles doivent savoir qu’elles ont le même potentiel que les garçons. »

Pour encourager les filles et femmes à s’intéresser aux filières scientifiques et techniques, le ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation donne des prix aux étudiantes, enseignantes-chercheures, et chercheures qui se sont illustrées au cours de l’année dans ces domaines. Et à l’occasion de la 6e édition, ce sont 11 filles venues de quatre universités du pays qui ont été primées le 11 février 2022.

« Ce prix s’attache particulièrement à créer une émulation pour l’accès et au maintien des  jeunes filles et femmes dans les sciences, les technologies, l’ingénierie et les mathématiques », a indiqué Dr Diaka Sidibé, ministre de l’Enseignement supérieur.

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